Intervention de Guillaume Chevrollier

Séance en hémicycle du 10 janvier 2017 à 21h30
Questions sur l 'avenir du nucléaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Chevrollier :

Monsieur le secrétaire d’État, votre majorité a décidé de réduire de 75 à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire à l’horizon 2025, dans le cadre de la loi relative à la transition énergétique longuement évoquée ce soir. Dans la période électorale que nous allons traverser, nos concitoyens ont besoin de savoir comment cet objectif sera mis en oeuvre et quelles en seront les conséquences et le coût. Or votre gouvernement ne leur apporte guère de réponses.

Vous avez envisagé le non-redémarrage de deux à six réacteurs d’ici à 2025, ce qui est du reste loin d’être suffisant si l’on veut atteindre la diminution prévue. Réduire d’un tiers la part du nucléaire nécessite de fermer, au total, un tiers des cinquante-huit réacteurs dont la France dispose, et cela sans tenir compte du démarrage effectif de l’EPR de Flamanville, qui devrait, nous l’espérons, intervenir prochainement.

Les Français sont également en droit d’obtenir des informations sur le coût de cette politique. Ayez le courage de tenir un discours de vérité sur le prix de l’énergie, sachant que le mégawattheure d’origine nucléaire revient moins cher que celui qui provient de l’éolien ou du photovoltaïque, sur le coût de l’indemnisation due à EDF pour la fermeture de ses réacteurs, sachant que celle que vous proposez pour Fessenheim est loin de convenir à l’entreprise, et sur les conséquences économiques pour le secteur nucléaire, qui est notre troisième filière industrielle, qui emploie plus de 220 000 salariés et dont les deux fleurons, Areva et EDF, sont aujourd’hui mal en point.

À l’heure où nous cherchons à exporter le modèle d’exploitation des EPR, plus efficaces, moins énergivores et produisant 30 % de déchets radioactifs en moins, votre politique ne favorise pas le déploiement d’une telle stratégie.

Je vous demande donc plus de lisibilité et plus de cohérence au sujet du devenir de cette filière qui a le grand avantage de ne pas produire de CO2. La France a besoin d’une politique énergétique cohérente afin de garantir sa compétitivité économique et le pouvoir d’achat de nos concitoyens.

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