Ma question, à laquelle j’associe mon collègue Philippe Martin, s’adresse à M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le ministre, la grippe aviaire ravage les élevages de palmipèdes à foie gras du Sud-Ouest, en particulier du Gers, qui concentre aujourd’hui soixante-trois foyers hautement pathogènes confirmés.
Face à cette crise majeure, vous avez su prendre rapidement des mesures nécessaires et drastiques, d’abord en mettant en place des zones de protection et de surveillance, ensuite en organisant un dépeuplement de la zone non stabilisée – une partie des Landes, du Gers, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques.
Si ces mesures sont nécessaires, elles n’en sont pas moins dramatiques pour toute la filière amont et aval : abattoirs, transformateurs, transporteurs et vendeurs. Déjà affectée par la grippe aviaire de 2016, elle se retrouve aujourd’hui dans une situation financière qui menace purement et simplement sa viabilité. Je pourrais vous citer, par exemple, la toute jeune conserverie artisanale Riguecoop, seule SCOP – société coopérative et participative – de canard gras en France, créée par ses salariés. Au-delà de l’aspect financier, cette crise met en lumière la nécessité d’une réflexion sur l’organisation de la filière et l’attitude des banques, qui, en ne la soutenant pas, ne jouent pas leur rôle.
J’en profite pour assurer ici aux producteurs que toute l’énergie de l’administration, des élus et des représentants professionnels est mobilisée pour trouver des solutions afin de les aider à franchir ce cap, quel que soit leur mode de production.
Monsieur le ministre, les éleveurs sont toujours en attente de l’indemnisation de 30 % qui doit être versée par la Commission européenne au titre de la crise de 2016. Pouvez-vous nous apporter des éléments pour rassurer la filière, notamment sur cette question financière ?