Monsieur le secrétaire d’État, vous avez déjà évoqué les points sur lesquels porte la question que je vais vous poser. Vous aurez l’occasion, en me répondant, d’y insister !
Depuis toujours, le financement représente un aspect très important des négociations climatiques. Avant la conférence de Copenhague en 2009, l’idée était de créer un marché mondial du carbone : c’était le temps de ce que l’on appelait la « finance carbone ». Compte tenu des difficultés rencontrées pour mettre en oeuvre ce marché, les pays ont cherché des solutions plus pragmatiques. Il s’agit alors de financer un développement dit « bas carbone ». On passe ainsi de la « finance carbone » à la « finance climat ».
C’est à ce moment-là que le montant de 100 milliards de dollars par an apparaît dans les négociations. Il s’agit des transferts que les pays du Nord se sont engagés à effectuer vers les pays du Sud. Cette somme a été réaffirmée à Paris ; le débat, aujourd’hui, porte sur la manière de la compter.
Après le beau succès avec la COP21 et les avancées de la COP22, le temps de l’action, du financement et de la mise en oeuvre des mesures est venu. Cependant l’élection de Donald Trump, qui est ouvertement opposé à l’Accord de Paris, ne simplifiera pas les choses. L’Accord prévoit en effet que les pays développés divulguent, dans leurs rapports bisannuels, des informations qualitatives et quantitatives sur les financements fournis, et établissent des projets provisionnels de financement en direction des pays en développement.
Cette augmentation de la transparence devrait renforcer la confiance et encourager les pays récipiendaires à s’engager sur des projets de long terme. La discussion quant à l’avenir des financements devra s’achever lors de la COP24 ; les règles régissant leur périmètre et leur comptabilisation, notamment s’agissant des flux privés, devront alors être plus détaillées.
En matière de financement, le problème principal n’est pas tant d’inventer de nouveaux moyens que de fixer les règles du jeu et de concevoir des dispositifs afin d’orienter l’argent vers la décarbonation de l’économie. L’enjeu est aussi de déterminer quels financements rentreront en ligne de compte pour atteindre la somme de 100 milliards de dollars.
Monsieur le ministre, concernant le financement, pouvez-vous nous donner des précisions sur les négociations en cours, notamment avec les États-Unis ? Plus précisément, pouvez-vous nous dire comment le gouvernement français agit pour garantir que ces engagements financiers soient tenus et utilisés en faveur des pays du Sud, afin de lutter directement contre les changements climatiques ?