Intervention de Martine Lignières-Cassou

Séance en hémicycle du 11 janvier 2017 à 15h00
Débat sur les négociations internationales relatives au changement climatique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Lignières-Cassou :

La COP21 a été un succès, mais avec un bémol : l’égalité hommes-femmes n’a été traitée qu’en annexe des questions climatiques. Or les femmes sont les plus exposées aux risques climatiques parce que ceux-ci affectent d’abord les populations les plus pauvres et que les femmes en représentent 70 %. Ce sont elles qui travaillent les terres, même si elles n’en sont pas propriétaires, et qui nourrissent les familles.

Le réchauffement climatique, avec des inondations, des sécheresses, la désertification, menace la sécurité alimentaire et les activités agricoles. De même, la raréfaction des ressources naturelles a un impact sur la vie quotidienne des femmes, qui doivent consacrer plus d’heures aux corvées de bois ou d’eau, au détriment notamment de la scolarisation des jeunes filles.

Parallèlement, les femmes jouent un grand rôle dans la gestion des ressources naturelles, et leurs initiatives en ce domaine sont nombreuses. Elles sont donc à la fois victimes et actrices du changement climatique.

Il serait bon que, lors des rencontres internationales, les délégations de chaque pays soient paritaires. Or nous avons pu observer, lors de la COP21, que ce sont en majorité des hommes qui se sont exprimés.

Il serait par ailleurs primordial d’identifier les besoins stratégiques des femmes et des filles, ainsi que l’impact que le dérèglement climatique a sur leur vie, en mettant en place des outils d’analyse et des indicateurs qui trouveraient ensuite leur traduction dans les programmes de développement de chaque pays signataire.

De plus, il faudrait accentuer le fléchage des ressources du Fonds vert pour le climat vers les projets qui incluent la question de genre ou vers ceux qui soutiennent le développement à l’échelle locale ou très locale, et dont les femmes ont très souvent pris l’initiative.

Enfin, il faudrait encourager la participation des femmes aux instances de décision sur le changement climatique.

Aussi, monsieur le secrétaire d’État, comment la France envisage-t-elle d’ériger en sujet central la question des femmes dans la préparation des négociations climatiques ?

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