Permettez-moi tout d’abord de remercier Olivier Falorni et l’ensemble des membres de la commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie. Ce sujet sensible nécessitait quelque capacité d’écoute et de dialogue, et le résultat est assurément à la hauteur de ce que nos compatriotes sont en droit d’attendre de nous.
Certaines des dispositions préconisées dans le rapport se retrouvent devant nous ce soir dans cette proposition de loi que j’ai cosignée avec intérêt, et même une certaine fierté. Ayant participé en son temps à la commission d’enquête dite d’Outreau, passionnante mais qui n’aura abouti à absolument rien, je peux espérer aujourd’hui une avancée réelle sur le sujet que nous examinons.
L’Observatoire national des abattoirs a été instauré en 2012. À ma connaissance, il a dû se réunir deux fois depuis sa création. L’arrêté stipulait qu’il avait, entre autres, un rôle d’« expertise sur des questions sociales, sociétales et éthiques concernant l’activité d’abattage ». Ce ne fut assurément pas le cas !
Un comité Théodule de plus, donc. Or quand un machin ne fonctionne pas, on ne bidouille pas, on change. C’est pourquoi je suis favorable à la création d’un Comité national d’éthique des abattoirs. La couleur est annoncée dans le libellé : « éthique » – éthique pour tous, éthique pour tout le monde. Ce comité sera le lieu d’échange où l’on aura la réelle possibilité d’aborder les sujets relatifs à la bientraitance ou la maltraitance des animaux destinés à la boucherie, et singulièrement le seul lieu d’échange où l’on pourra évoquer l’abattage rituel, en respectant les cultes, tous les cultes – juif, musulman, catholique, orthodoxe, protestant –, qu’ils pratiquent ou non l’abattage rituel, et en respectant aussi ceux qui ne croient pas mais qui ont envie et qui ont le droit de savoir dans quelles conditions un animal destiné à la boucherie aura terminé sa vie. Il s’agit là d’un simple devoir de transparence.