Après avoir écouté avec beaucoup d’intérêt tous les intervenants, je voudrais dire ma surprise : j’entends presque tout le monde parler de bien-être animal, jamais de souffrance animale. Certes, nous sommes sensibles au bien-être animal, mais je regrette que les amendements portant article additionnel avant l’article 1er aient été réservés car ils nous auraient donné l’occasion d’avoir un débat très important sur la souffrance animale et sur ce que nous voulons vraiment faire.
Les avis des experts sont unanimes : au moment de l’abattage, les animaux ressentent de la douleur, de la détresse et de la peur, d’autant que de nombreuses espèces sont capables d’anticipation. La jugulation constitue en soi une atteinte majeure à leur intégrité et un stimulus nociceptif important. Le niveau de vigilance des animaux dépend de leur capacité à ressentir comme une douleur le stimulus nociceptif de la jugulation ou de la saignée. Il est donc nécessaire de les priver préalablement de conscience, et ainsi de sensibilité, de telle sorte que l’animal ne se réveille pas avant l’exsanguination complète.
Je voulais rappeler ces éléments parce que l’on prend le problème à l’envers en reportant l’examen de certains à la fin du débat. Il faut savoir de quoi l’on parle ! Pour ma part, je veux bien parler du bien-être animal, mais je souhaite que l’on parle aussi de la souffrance animale.