Qu’en pensent les salariés ? J’ai reçu un certain nombre de documents syndicaux, et je m’adresse à la partie gauche de l’hémicycle, toujours très sensible à ce qu’expriment les organisations syndicales.
Dans le genre soft, il y a la CFDT, qui « s’inquiète de la mesure-phare du rapport qui consisterait à rendre obligatoire le contrôle "vidéo" dans les abattoirs. En effet, cette mesure pose la question de l’autorité chargée du contrôle : l’employeur ? L’État ? » Ou bien encore je ne sais quelle association ?
Autre commentaire de la CFDT : « la voie à suivre est celle d’une formation des salariés (notamment à la production animale) et d’une amélioration de leurs conditions de travail ».
Voilà autant de sujets, qui, sauf erreur de ma part, ne sont pas abordés dans le texte.
Je vais vous citer maintenant un document de la CGT, qui est on ne peut plus clair : « La stigmatisation des ouvriers est la pierre angulaire du rapport. » Il est naturellement question, je le précise, du rapport de la commission d’enquête, dont le président – M. Falorni – est parmi nous aujourd’hui, mais pas le rapporteur.
Les salariés se sentent piégés, exagérément observés. Pourquoi seraient-ils mis à ce point en difficulté ? À partir du moment où l’on filme les gens, la responsabilité passe de l’entreprise aux personnes. Qu’il y ait une responsabilité de l’entreprise, c’est bien normal, elle doit respecter des règles, mais, à partir du moment où l’on filme, cela signifie que l’on contrôle chaque salarié individuellement et que l’on met à la disposition de tiers à l’entreprise des images où l’on voit apparaître les salariés. Cela, les salariés n’en veulent pas.