Bien volontiers : j’entendais en effet les défendre en même temps, madame la présidente.
L’étourdissement préalable est un sujet au moins aussi important que celui des caméras. Il est néanmoins difficile, car l’attente générale est que tous les animaux destinés à l’abattage soient étourdis avant d’être saignés. Comment concilier cette attente avec les exigences rituelles musulmanes et juives, qui veulent que l’animal, au moment où il est sacrifié, soit conscient, vigile, apparemment en bonne santé ?
Selon ces mêmes cultes, l’animal doit être paisible, non effrayé ; or on n’est pas sûr qu’il le soit, dans la mesure où, n’ayant pas été assommé, il peut être abattu après avoir vu son prédécesseur subir le sort qui l’attend. De surcroît, s’il est vigile, l’animal peut avoir des réactions de défense.
Des solutions permettraient pourtant de concilier les exigences des cultes et celles des personnes soucieuses du bien-être animal. La première est l’étourdissement préalable réversible : l’animal subit un étourdissement mais, si on ne lui fait rien d’autre, il revient à lui au bout de quelques minutes, intègre et en bonne santé au moment de subir la jugulation.
L’autre solution est celle d’un abattage selon le rite, mais dans lequel le geste sacrificiel de la jugulation est immédiatement suivi par l’étourdissement de l’animal : si l’étourdissement suit la jugulation de deux ou trois secondes seulement, la douleur du coup de couteau n’a pas le temps de se faire sentir. Cette opération est techniquement possible, et elle est d’ailleurs pratiquée.
On peut donc très bien, pour les différents cultes, laisser le choix entre ces deux options, sans en imposer une plutôt qu’une autre.