Monsieur le ministre, l'agence Europol a présenté à la fin du mois de novembre son rapport sur l'état de la menace en Europe, évoquant notamment les possibles nouveaux modes opératoires. Les attaques ont été nombreuses, passant de 4 en 2014 à 15 en 2015, mais la réponse des pouvoirs publics s'est renforcée : le nombre d'arrestations en lien avec le terrorisme djihadiste est passé de 395 en 2014 à plus de 600 en 2015. Mais les revers actuels des djihadistes au Proche et au Moyen Orient vont provoquer le retour de nombreux Européens. Or, comme le souligne le rapport, ces individus auront été entraînés au maniement des armes et des explosifs, et endoctrinés pendant des mois ou des années. Leur dangerosité est donc avérée.
Daech, en particulier, a montré à plusieurs reprises sa capacité d'adaptation. Les services français envisagent, je n'en doute pas, tous les scénarios possibles ; mais une coordination européenne est indispensable, comme vous l'avez vous-même rappelé. Mme Marietta Karamanli et moi-même avons présenté un rapport d'information sur la proposition franco-allemande d'un « pacte de sécurité européen », qui apportait déjà quelques réponses, mais pouvez-vous nous apporter des précisions ? Les échanges d'information et la lutte contre les trafics se développent-ils afin d'empêcher les terroristes d'acquérir dans d'autres pays les substances et matériels potentiellement dangereux ?
Vous avez évoqué le Mali, où nous nous sommes rendus il y a quelques mois. J'ai pour ma part été impressionné par les efforts consentis par l'Union européenne pour former les soldats maliens : à Bamako, quand nous avons vu ces militaires danois, français, allemands, l'Europe avait du sens. Son action là-bas m'a paru opportune et efficace.