Intervention de Meyer Habib

Réunion du 11 janvier 2017 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

En décembre 2014, avant les attaques contre Charlie Hebdo, l'Hyper Casher et le Bataclan, autrement dit tous ces attentats qui ont coûté la vie, hélas ! à près de 150 personnes, le Conseil européen avait déjà identifié comme un défi stratégique le problème des combattants – que je préfère appeler « terroristes » – de retour dans leur propre pays. Aujourd'hui, il y aurait au moins 700 djihadistes français, et des milliers d'Européens, sur les théâtres de guerre – sans compter les près de 10 000 radicaux identifiés présents sur notre sol et susceptibles de passer à l'acte. Dans un contexte de libre circulation, comment décloisonner les services de renseignement ? Le cas du terroriste de Berlin Anis Amri est éclairant : en trois jours de cavale, il a pu passer, armé, d'Allemagne en Belgique, de Belgique aux Pays-Bas, des Pays-Bas en France et de France en Italie. Pouvez-vous, monsieur le ministre, revenir sur la sécurisation de la zone Schengen ? Les ressources nécessaires sont-elles présentes, notamment dans un contexte de crise migratoire – c'est le député des Français habitant en Grèce, à Malte, en Italie et en Turquie qui vous parle ?

Les députés du groupe Les Républicains ont proposé à plusieurs reprises de durcir notre législation pénale relative aux djihadistes de retour ou présents sur notre sol, en particulier en prévoyant une interdiction pure et simple de territoire, ou une rétention administrative. La question de la déchéance de nationalité doit être posée, qu'il s'agisse de binationaux ou pas : ils doivent être déchus ! Votre majorité a rejeté cette mesure nécessaire, avant que certains ne changent d'avis, souvent après, hélas ! de nouveaux attentats. Où en est-on dans le développement d'instruments qui nous permettraient de nous protéger de ces djihadistes dont l'unique obsession est de tuer leurs compatriotes ?

Je voudrais aussi évoquer ici l'expansion rapide d'un islam politique en France et en Europe. Ses tenants ne veulent pas, ne peuvent pas s'intégrer ni assimiler nos valeurs fondamentales : ils cherchent au contraire à imposer un nouveau modèle, fondé notamment sur la charia. Je parle évidemment du salafisme, mais aussi des Frères musulmans, plus insidieux, en apparence pacifistes mais adeptes du double langage et massivement présents dans les instances représentatives de l'islam de France, par l'intermédiaire de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Votre Gouvernement envisage-t-il de prendre des mesures pour contrer cette menace, terreau du djihadisme ?

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