Monsieur le ministre, je souhaite vous interroger sur la situation catastrophique que rencontrent les agriculteurs depuis quelques années, qui s’est encore aggravée avec les mauvaises récoltes de l’été 2016. En 2003, 47 % des agriculteurs avaient déjà un revenu inférieur au SMIC. En 2015, un tiers d’entre eux a touché moins de 350 euros par mois, et cette proportion pourrait atteindre les 50 % pour l’année 2016. Dans un même temps, le nombre d’appels à la plate-forme d’aide Agri’écoute a été multiplié par trois en un an. La crise laitière s’est déjà traduite par une baisse de plus de 20 % du prix du lait depuis deux ans et les cours de la viande ont encore chuté en raison d’une augmentation du troupeau laitier en Europe. Alors quand, en 2016, les aléas météorologiques ont de nouveau atteint de plein fouet le monde agricole – les cultures de blé, de betteraves, de pommes de terre ou encore de la vigne –, les agriculteurs étaient déjà à bout.
Crise du prix du lait, baisse des cours de la viande, catastrophes climatiques ont encore un peu plus accentué le climat désastreux qui règne dans les milieux agricoles, à tel point que les chambres d’agriculture qualifient l’année 2016 d’année noire. Le nombre de demandes de RSA est en constante augmentation depuis l’année dernière, tout comme celui de bénéficiaires de la prime d’activité, qui a explosé. D’ici un ou deux ans, beaucoup d’agriculteurs vont être contraints de cesser leur activité et de trouver un autre emploi. Dans la Loire, plusieurs agriculteurs sont au bord de la faillite ; pire, au bord du suicide. En parallèle, la réputation de pollueurs qu’ont, parfois à tort, les agriculteurs ne renforce pas l’attrait du métier et plonge ces professionnels dans un profond désarroi qui les fait se sentir très seuls face au reste du pays. Aussi, je souhaiterais connaître, monsieur le ministre, les intentions de votre Gouvernement pour venir très rapidement en aide aux nombreux agriculteurs en difficulté.