Intervention de Laurent Furst

Séance en hémicycle du 17 janvier 2017 à 9h30
Questions orales sans débat — Relations entre les entreprises et les centrales d'achat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Monsieur le secrétaire d’État, nous connaissons tous les difficultés que rencontrent nos industriels dans leurs relations avec les centrales d’achat, qui sont aujourd’hui fortement regroupées. Celles-ci exercent une pression considérable sur les entreprises afin de réduire leurs prix d’achat et d’augmenter leurs propres marges. Tout cela a pour conséquence de placer un grand nombre de PME et d’ETI françaises, dont le débouché quasi-unique est la grande distribution, dans un véritable état d’épuisement économique. Elles sont prises dans un rapport inégal qui ressemble parfois à de la prédation.

Je voudrais aborder ici un sujet encore plus grave : les entreprises ayant recours à des matières premières dont le prix fluctue de manière importante. Lorsque leurs coûts augmentent rapidement, en quelques semaines leur survie peut se trouver menacée ; elle dépend alors de la bonne volonté d’un ou deux acheteurs, qui peuvent accepter ou refuser la répercussion sur le prix de vente. Or ces acheteurs sont souvent formés et perçoivent des primes pour refuser toute augmentation des prix. Quand la survie des entreprises n’est pas en jeu, c’est leur capacité à investir, à progresser, qui disparaît.

Ce jeu mortifère a fait disparaître dans ma circonscription un groupe familial. Il met aujourd’hui en danger une entreprise de 150 personnes, Delpierre, spécialiste du saumon fumé. J’ai été alerté à propos de situations analogues dans d’autres secteurs que celui de l’agroalimentaire. Le risque de perdre des centaines d’emplois pour des raisons indues est aujourd’hui réel.

Si la France aime son industrie, j’ai la conviction que la puissance publique doit rééquilibrer le rapport entre centrales d’achats et fournisseurs. Si la France aime son industrie, il faut imposer, par la loi, des conditions d’achat valorisant plus efficacement l’évolution du coût de la matière première. Si la France aime son industrie, il faut arrêter de regarder la distribution comme le secteur de toutes les vertus. Il y aura toujours des distributeurs, mais il y aura probablement moins d’industriels en France !

Ma question est simple : le Gouvernement compte-t-il modifier la réglementation pour éviter la disparition d’une part de notre industrie ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion