Madame la secrétaire d’État chargée des personnes âgées et de l’autonomie, je souhaite appeler l’attention de Mme la ministre du logement et de l’habitat durable sur la recrudescence des punaises de lit en France, notamment dans les Bouches-du-Rhône.
Alors que la présence de ces insectes avaient été quasiment anéantie dans les logements au cours des dernières décennies grâce à l’utilisation de produits chimiques souvent nocifs pour l’homme, l’interdiction progressive de ces produits et l’augmentation de la circulation internationale des personnes et des marchandises ont conduit à l’explosion récente de leur nombre sur notre territoire.
Les punaises, qui s’installent dans le mobilier, le linge ou les bagages, ne se nourrissent que de sang humain et peuvent piquer jusqu’à quatre-vingt-dix fois par nuit, provoquant une gêne et des démangeaisons insupportables. Elles font preuve d’une grande résistance aux formules chimiques disponibles et ne peuvent être tuées qu’à la faveur de solutions extrêmes – congeler son linge pendant 72 heures, le laver à des températures de plus de soixante degrés ou encore se séparer de ses meubles – , qui bouleversent la vie de nombre de nos concitoyens.
Les punaises se reproduisent de façon extrêmement dynamique. Elles peuvent survivre pendant un an sans se nourrir et se déplacent d’un logement à un autre par la moindre fissure, au sol ou dans les murs. Chez nombre d’habitants dont les logements sont infestés, la honte d’avoir été piqué ou d’avoir vu son logement infesté s’ajoute souvent à la gêne physique, sans compter les difficultés financières auxquelles les victimes doivent faire face : certaines se retrouvent privées de leur mobilier et de leur linge. Dans les cas les plus extrêmes, elles doivent même quitter leur domicile. De plus, elles ont bien souvent recours à des entreprises de désinsectisation qui, sans forcément résoudre le problème, facturent leurs prestations à hauteur de plusieurs centaines d’euros.
Il est d’ores et déjà avéré que des milliers d’habitations sont concernées dans les Bouches-du-Rhône, des centaines à Paris et ailleurs en France. Plusieurs bailleurs sociaux de mon département ont été sévèrement touchés au cours des dernières semaines.
L’état de nos connaissances sur les dangers que représentent ces insectes doit conduire le ministère du logement, en concertation avec celui de la santé, à mettre en place rapidement des politiques publiques ciblées. Il conviendrait d’agir, de concert avec les élus locaux, pour prévenir, désinsectiser et soutenir moralement et financièrement les victimes.