Monsieur le député, les punaises de lit, qui comptent parmi les plus anciens parasites de l’homme, se retrouvent partout dans le monde, dans tous les lieux de vie et sous tous les climats. Depuis quelques années, le nombre des infestations de maisons ou d’hôtels augmentent, les voyages internationaux ou l’apparition de résistances aux insecticides contribuant notamment à la propagation des punaises de lit.
Si leurs piqûres peuvent entraîner des manifestations cutanées constituant une gêne réelle, en l’état actuel des connaissances elles ne présentent toutefois pas de risque d’agent infectieux. En cas d’infestation d’un logement, il est nécessaire de recourir le plus tôt possible à des mesures strictes pour limiter leur prolifération, jusqu’à l’élimination. La lutte mécanique est primordiale, dans un premier temps, pour limiter la population des insectes, en évitant de les disperser. Elle passe par des mesures accessibles à tous, telles que l’aspiration ou le nettoyage à la vapeur. La prévention de l’infestation par les punaises de lit nécessite notamment une vigilance lors de séjours dans les hôtels et autres lieux d’hébergement et l’inspection minutieuse des meubles achetés d’occasion avant leur installation dans le domicile.
Depuis plusieurs années, le ministère des affaires sociales et de la santé met à disposition du public ces éléments d’information et de sensibilisation sur un site internet dédié. De plus, la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé a introduit dans le code de la santé publique un chapitre relatif à la lutte contre les espèces végétales et animales nuisibles à la santé humaine.
Afin de pouvoir organiser la lutte contre de telles espèces à l’échelle du territoire national, un projet de décret d’application de ces dispositions a été élaboré dans un cadre interministériel, en application de l’article 7 de la Charte de l’environnement, relatif à la participation du public aux décisions publiques. Ce projet de texte concerne pour l’heure trois espèces d’ambroisie – l’ambroisie à feuilles d’armoise, l’ambroisie trifide et l’ambroisie à épis lisses – et définit les mesures de prévention et de lutte à mettre en oeuvre contre ces trois espèces. Il pourrait être modifié par la suite afin de viser d’autres espèces végétales ou des espèces animales telles que les punaises de lit, sous réserve de disposer d’expertises sanitaires attestant du caractère prolifique de ces espèces et de leur impact sur la santé publique. Dans ce cas, les mesures de prévention et de lutte prévues dans le projet de décret pourraient être complétées ou adaptées.