Madame la secrétaire d’État, je souhaite appeler à nouveau l’attention du Gouvernements sur l’avancement du dossier de la ligne ferroviaire POLT, Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.
Le 12 janvier dernier, M. Vidalies, secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, a présenté le bilan de la feuille de route pour un nouvel avenir des trains d’équilibre du territoire, les TET et a annoncé le futur périmètre des lignes TET ainsi que les engagements de l’État en matière de matériel et d’infrastructures.
Grâce à la mobilisation des associations d’usagers, au premier rang desquelles l’association « Urgence Ligne POLT », grâce aux cheminots, aux élus locaux et aux parlementaires, l’axe Paris- Orléans-Limoges-Toulouse a été préservé et ne fait pas partie des dix-huit lignes TET transférées aux régions. Sa pertinence nationale et son utilité pour le développement du pays sont rappelées dans la feuille de route gouvernementale. Ce travail, entamé en 2010, a permis des avancées notables – je pense à la mise en place du comité de concertation, dont nous attendons la deuxième réunion, ou encore au doublement de l’enveloppe dédiée aux travaux d’infrastructure pour les années 2015 à 2025, sans oublier le renouvellement des matériels.
Cependant ce doublement de l’enveloppe réservée aux travaux d’infrastructure suffira tout juste à stopper le vieillissement du réseau. Le rapport de la commission sur l’avenir des TET, présidée par notre collègue Philippe Duron, rendu en mai 2015, précise que « les efforts de régénération de l’infrastructure à poursuivre en priorité afin de fiabiliser les temps de parcours représentent un investissement d’environ 1,5 milliard d’euros selon les dernières estimations ». Il manque donc 500 millions d’euros.
Comptez-vous prévoir une augmentation substantielle des crédits alloués aux infrastructures afin de permettre une véritable modernisation de l’axe, préalable à la mise en place de rames interconnectables avec la future ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon et le réseau européen à grande vitesse ?
En ce qui concerne le matériel, la ligne POLT fait partie des trois lignes concernées par l’appel d’offre pour lequel les élus ont été consultés ces derniers mois. Ce renouvellement du matériel devra permettre des améliorations sensibles en termes de confort et de vitesse, au bénéfice d’une réduction des temps de parcours. Ces matériels pourraient être des rames pendulaires Alstom, comme pour le Boston-New-York-Washington, qui doivent pouvoir atteindre la vitesse de deux cent cinquante kilomètres par heure. Cela conforterait par ailleurs l’emploi d’Alstom en France. Où en est-on sur ce sujet en termes de calendrier et de choix ?
Enfin, s’il a été décidé, à juste titre, de préserver la liaison entre Paris et Latour-de-Carol par train de nuit, l’un des deux seuls restant en service, il me paraîtrait judicieux de maintenir les arrêts en station, en particulier à Vierzon, à cinq heures quarante-trois dans le sens province-Paris et à vingt-trois heures vingt dans l’autre sens. Pour tous les habitants du Cher, du nord de l’Indre et du sud du Loir-et-Cher, ce sont des liaisons extrêmement pratiques, notamment pour les salariés qui sont de plus en plus nombreux à faire le trajet chaque jour. Le rétablissement de ces deux arrêts, qui n’aurait pas d’impact sur le temps de parcours et qui représenterait un coût insignifiant pour l’exploitant, serait un bon signe de l’attention portée à la radiale POLT, qui est la voie classique la plus longue de France et qui possède un bel avenir car elle s’avère indispensable à l’aménagement du territoire du grand centre de la France, à son attractivité et à son économie.