Intervention de Maud Olivier

Séance en hémicycle du 17 janvier 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Anniversaire de la loi veil

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaud Olivier :

Madame la ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, le 17 janvier 1975, l’interruption volontaire de grossesse a été dépénalisée. Vingt ans plus tard, Simone Veil déclarait que l’avortement ne représente plus en France un enjeu politique. On voit, hélas, qu’elle se trompait. Pourtant, en quarante-deux ans, l’avortement est devenu un droit à part entière, un droit fondamental à disposer de son corps. Il aura fallu le réaffirmer à travers une information et un accès facilités, la suppression du délai de réflexion et de la notion de détresse et l’extension de l’offre de soins.

Mais il faut en permanence être vigilant sur la persistance des résistances et la violence de ses opposants. Auparavant, les commandos anti-IVG s’interposaient physiquement. Maintenant d’autres moyens sont utilisés et nous voterons la semaine prochaine la loi relative à l’extension du délit d’entrave à l’IVG sur internet. Aujourd’hui, fleurissent de nouvelles attaques sous forme de pages de publicité dans de grands quotidiens nationaux ou d’affiches, dont on peut se demander d’où vient leur coûteux financement. Et quand certains candidats à l’élection présidentielle considèrent que l’avortement n’est pas un droit fondamental, nous avons au contraire, tout au long de ce quinquennat, clairement réaffirmé – cela a été souligné par le Haut conseil à l’égalité –, que seul un engagement politique fort était la garantie d’un accès réel, libre et gratuit pour toutes les femmes.

Ne pas le considérer comme un droit fondamental, c’est ouvrir la porte à de nombreux reculs pour les droits des femmes. Certains gouvernements en Europe ont tenté eux aussi de restreindre ce droit : il aura fallu la mobilisation de tous et, en particulier, des mouvements féministes pour les faire reculer. Une femme sur trois a recours à l’IVG au cours de sa vie. Madame la ministre, comment entendez-vous agir pour continuer à affirmer et surtout pour conforter davantage encore le droit à l’avortement ?

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