Les hydrocarbures non conventionnels sont emprisonnés dans la roche mère. Vous pourrez avoir recours à la sémantique que vous voulez – fissuration pneumatique ou autre stimulation –, vous faire plaisir et satisfaire aux critères du marketing pour faire croire que nous serions d'affreux obscurantistes parce qu'opposés à la recherche, ce qui n'est pas le cas, d'une manière ou d'une autre, il faudra fracturer. Et dès lors qu'on fracture le sous-sol, on ne peut que provoquer des dégâts.
Est-il encore utile d'essayer de nous faire croire que la recherche permettra de passer outre la fracturation alors qu'il ne s'agit que de préserver les intérêts des potentiels détenteurs de permis d'exploration et d'exploitation ? Je préférerais que nous prenions un vrai tournant vers la transition énergétique et qu'on investisse plutôt dans les énergies renouvelables.
Mon approche peut paraître territoriale alors que nous représentons ici la nation, mais les territoires de nombreux députés sont concernés par cette menace. Il est important d'adresser aux industries le signal que la France fait le choix des énergies renouvelables. Je suis en train de créer un parc naturel régional à proximité de l'Ardèche. Or nous serons d'autant plus à même d'obtenir ce label qui nous tient à coeur que le dossier que nous allons présenter sera exempt de cette menace.
Il ne faut pas faire croire, j'y insiste, que la roche mère est un élément anodin et qu'il suffirait de je ne sais quelle pipette pour aller chercher du gaz proprement. À l'occasion d'un voyage d'études, j'ai vu ce qu'il en était de l'expérimentation en grandeur nature aux États-Unis, et j'ai pu constater les dégâts qu'elle avait causés. Il est temps de tourner cette page et je serais heureux que nous le fassions ce soir.