Intervention de William Dumas

Réunion du 20 décembre 2016 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Dumas :

Je vous remercie, monsieur le président, pour votre brillant exposé.

L'Europe est déjà mal perçue dans nos circonscriptions. Si les Français entendaient ne serait-ce qu'une petite partie de ce que vous venez de dire, elle le serait plus mal encore. Je sais que vous avez raison sur le fond, mais vous avez employé des mots durs, notamment lorsque vous avez parlé de « simulacre d'Europe ».

On se demande si l'euro n'est pas aujourd'hui la seule chose qui nous raccorde à l'Europe. Alors que les Américains taxent nos entreprises, nous n'arrivons pas à taxer les multinationales, notamment celles du secteur internet. Plus grave : alors que de pauvres gens se noient en mer Méditerranée, la France, pays des droits de l'homme, et l'Europe sont pratiquement impuissantes, bien que l'on ait beaucoup discuté de FRONTEX. Si, malgré les attentats qui se sont produits hier à Berlin ou en juillet à Nice, nous ne prenons pas conscience que nous devons tous nous mettre autour de la table et discuter sérieusement sans que chacun s'y limite à récupérer son bout de gras, nous ne nous en sortions pas !

On a fait l'Europe monétaire. Compte tenu de ce qui se passe, on aurait pu faire une Europe de la défense, qui n'existe pas aujourd'hui. Lorsque la France intervient au Mali, elle se défend elle-même, mais elle défend aussi une partie de l'Europe. Or, lorsqu'il est question du budget européen, personne ne tient compte des moyens que notre pays consacre à la défense.

J'ai vraiment apprécié l'ensemble de votre intervention. J'y ai même appris des choses que je ne connaissais pas. Vous vous êtes montré réaliste sur l'Europe, comme vous l'avez toujours été. Vous avez parlé de manière très directe, notamment sur les questions financières. Vous avez notamment évoqué le plan qui a été lancé pour lutter contre le chômage des jeunes. Vous avez aussi expliqué que, chaque fois qu'il est nécessaire d'agir, on crée un petit satellite budgétaire. À force, personne ne les contrôle et on ne sait plus où on en est. Cela devient grave.

Il est temps qu'on se pince les fesses ! Alors que le terrorisme est à nos portes, on ne bouge pas, on ne fait pas l'Europe de la défense. C'est tout de même dommage !

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