Je pourrais malheureusement donner des exemples tout aussi complexes dans la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes…
La zone euro est-elle vraiment encore porteuse de sens ? Peut-elle avoir un rôle contracyclique grâce auquel nous pourrions envisager une assurance chômage européenne ? Faut-il ou non créer un parlement de la zone euro pour en finir avec les ambiguïtés de l'Europe à plusieurs vitesses ou bien continuons-nous avec le bricolage actuel – la zone euro restant tout de même quelque peu plus représentative de l'Europe ? Un grand emprunt commun n'aurait-il pas du sens s'il permettait, en particulier, une mutualisation de l'endettement ?
Pour ce qui est des ressources propres, on ne peut pas à la fois demander l'abandon des droits de douane et ne pas vouloir entendre parler de taxe carbone aux frontières. Car dans ce cas, ce ne seraient plus les contribuables qui paieraient, mais bien ceux qui ne respecteraient pas les règles européennes, notamment en matière de développement durable. Ce détail a son importance au moment de la COP 22 et alors qu'il y a loin des grandes déclarations, la main sur le coeur, aux réalités techniques compliquées tant au plan mondial qu'au plan européen. Ne devons-nous donc pas travailler à nouveau sur ces ressources propres qui seraient alimentées, d'une part, par l'extérieur et, de l'autre, par les contribuables – et lesquels ? Il faut en outre avoir présent à l'esprit que si, à travers la taxe sur les transactions financières, on ne vise que les flux financiers, on court le risque de délocalisations.
Enfin nous voyons tous que la mondialisation telle qu'elle s'est développée jusqu'à présent est remise en cause par un très grand nombre de citoyens un peu partout dans le monde. Cette mondialisation – essentiellement perçue comme une dérégulation, donc nuisible à tous – ayant conduit au Brexit, à l'élection de Donald Trump, le moment n'est-il pas venu de la repenser à partir de l'Union européenne ?