Intervention de Ségolène Royal

Séance en hémicycle du 24 janvier 2017 à 15h00
Adaptation du code minier au droit de l'environnement — Présentation

Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat :

Vous en savez en effet quelque chose, monsieur le député ! Ils découvraient en même temps les dégâts causés par la technique de la fracturation hydraulique aux États-Unis : utilisation de très grandes quantités d’eau – 20 000 mètres cubes par forage – et de produits chimiques dangereux, tels que produits biocides, esters, acides phosphorique, phosphonique et chlorhydrique ; contamination des nappes phréatiques et des eaux de surface, notamment si les effluents extraits des forages ne sont pas traités ; microséismes et fuites accrues dans l’atmosphère de méthane, dont l’effet de serre est vingt-trois fois plus important que celui du CO2 !

On entend dire aux États-Unis que l’exploitation du gaz de schiste va être relancée. Si on n’intègre pas dans son coût les coûts indirects de la dégradation de l’environnement, les coûts de réparation nécessaires pour remettre les sols en règle, éliminer les substances toxiques et la pollution de l’eau, résorber la fragilité des sols, rétablir la neutralité du territoire et le replanter une fois le gaz de schiste extrait, son prix est bien évidemment compétitif, mais si on intègre tous ces effets, il ne l’est pas, y compris aux États-Unis d’Amérique !

Ainsi, l’agence américaine de protection de l’environnement a réalisé en 2010 des prélèvements dans la ville de Dimock, en Pennsylvanie, qui ont révélé des concentrations en arsenic, baryum et manganèse supérieures aux valeurs limites fédérales dans cinq puits domestiques d’alimentation en eau potable situés à proximité de champs d’exploitation du gaz de schiste. Je me suis opposée à plusieurs reprises aux tentatives plus ou moins masquées de certaines sociétés pétrolières d’explorer des gisements de gaz de schiste. J’estime qu’il est très important de clarifier une fois pour toutes l’interdiction de son exploration et de son exploitation. Par conséquent, je vous félicite, monsieur le rapporteur, ainsi que tous les membres de la commission, d’avoir finalisé l’interdiction de toute forme d’exploration et d’exploitation des gaz de schiste. Il fallait être courageux, et vous l’avez été.

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