Pour illustrer cette affirmation, je voudrais faire découvrir aux Français la gestion désastreuse, en 2015 et 2016, de l’attribution des aides européennes aux agriculteurs. Pendant ces deux années, le ministère de l’agriculture et son bras armé, l’Agence de services et de paiement, ont connu de graves défaillances. Normalement, les aides 2015 auraient dû être attribuées au plus tard le 30 avril 2016. Débordés, les services français ont demandé un délai. L’Europe a repoussé la date butoir jusqu’au 30 septembre 2016. Pourtant, cela n’a pas suffi ! Oui, vous entendez bien : le 30 septembre 2016, les aides 2015, appelées pour certaines – sans rire – « acomptes », absolument vitales dans le contexte d’une crise agricole dramatique, n’étaient toujours pas versées !
Mais il y a pire : l’argent non attribué à l’expiration du délai a été récupéré par Bruxelles. Les sommes en jeu sont considérables : le chiffre de 300 millions d’euros circule. Les fonds européens envolés, il a fallu, semble-t-il, puiser dans le budget de l’État français pour effectuer les derniers paiements.
Monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de l’agriculture, monsieur le ministre du budget, combien la France a-t-elle perdu dans cette affaire ? J’aurais pu interpeller, sur d’autres carences du même niveau, le ministre de l’économie de l’époque, monsieur Macron,