Monsieur le ministre de l’intérieur, après les policiers, les pompiers se sont mis en grève dans tout le pays. Ils ont souhaité exprimer leurs inquiétudes face aux violences, aux coupes budgétaires et aux réductions de moyens techniques. Dans ce contexte, je souhaite appeler votre attention, monsieur le ministre, sur l’insuffisance et le vieillissement de la flotte de bombardiers d’eau affectée au sud de la France, plus particulièrement à la Corse.
Vous n’ignorez pas que, le 24 août dernier, un grave incendie a ravagé pas moins de 600 hectares au coeur du territoire de la Conca d’Oru, à l’ouest de Bastia, et que seuls quatre Canadair et un Dash sont intervenus pour soulager et aider les forces terrestres du service départemental d’incendie et de secours – SDIS – de Haute-Corse. Ces appareils étaient manifestement en nombre insuffisant pour faire face à des feux de cette importance.
Pour quelle raison n’a-t-on pas pu mobiliser davantage de bombardiers d’eau pour cette opération, monsieur le ministre ? Les causes ne sont-elles pas à rechercher d’abord dans le nombre insuffisant de ces appareils, comme l’ont indiqué les quatre-vingt-huit pilotes de la sécurité civile, mais aussi dans la vétusté de la flotte aérienne de lutte contre les incendies ? On constate, de fait, un certain nombre de défaillances, dont celle qui, le 1er août dernier, a provoqué une rupture du train d’atterrissage d’un Canadair sur la piste d’Ajaccio. Les douze appareils du même type ont été immobilisés le temps d’une inspection de contrôle. Cela ne pose-t-il pas la question de la maintenance ?
Ma question est simple, monsieur le ministre : que comptez-vous faire pour préserver la capacité d’action des avions bombardiers d’eau nécessaire pour lutter contre les incendies pendant la prochaine période estivale et rassurer nos concitoyens ? Comptez-vous réaffecter un troisième Canadair en Corse, comme cela était le cas auparavant ?