Est-ce donc un effet d’annonce ? Peut-être, mais cela peut être aussi compris comme un premier pas. Ce premier pas pourra-t-il enclencher une dynamique et être productif dans les années qui viennent ? Je reste très inquiète.
Un dernier mot sur la question des hydrocarbures non conventionnels. Le texte de la commission ainsi que l’amendement proposé par le président Chanteguet, que je tiens moi aussi à saluer, ne sont pas complets puisqu’ils excluent le gaz de houille de Lorraine et du nord de la France, où la Française de l’énergie, autrefois European Gas Limited, a procédé, il y a un certain temps, à des explorations et souhaite exploiter ces gaz de couche.
Ne pas interdire l’exploitation des gaz de couche est, je pense, une grande erreur. D’une part, si nous voulons respecter l’accord de Paris, nous nous devons de mettre fin à l’exploitation des hydrocarbures de façon générale. D’autre part, ce que nous savons et que j’ai pu vérifier sur l’exploitation des gaz de couche montre que même si les exploitants n’utilisent pas stricto sensu la technique de la fracturation hydraulique, ils emploient néanmoins des techniques de stimulation de la roche elles aussi dangereuses. Laisser croire que nous pourrons continuer les explorations et introduire l’exploitation des gaz de couche va dans le mauvais sens sur le plan de la transition énergétique puisque c’est l’investissement dans les énergies renouvelables qu’il faut impérativement mettre en place sur l’ensemble du territoire.