Monsieur le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, en qualifiant le projet de parc naturel urbain de Strasbourg de « territorial, thématique et transversal », le député Armand Jung, mon prédécesseur à l’Assemblée nationale, initiateur, en 2007, de ce dossier innovant, ne s’y était pas trompé.
Après de multiples échanges et réunions avec les acteurs locaux, les partenaires, les professionnels, les collectivités locales et les habitants, et après avoir visité d’autres parcs naturels urbains à travers le pays, dont celui de Rueil-Malmaison, précurseur en la matière, le PNU de Strasbourg, Ill-Bruche, a officiellement vu le jour en 2010.
Son périmètre englobait au départ les quartiers ouest de Strasbourg, allant de Koenigshoffen à l’Elsau, en passant par la Montagne verte et la gare. Un processus d’extension aux quartiers de l’Orangerie, du Conseil-des-Quinze et de la Robertsau est en cours. C’est l’un des plus grands parcs urbains de France, marqué par de nombreux cours d’eau et un riche patrimoine historique. Le PNU s’est rapidement imposé comme une zone d’excellence environnementale et un lien indispensable entre ces différents quartiers, qui ont ainsi réussi à se réapproprier des zones de nature urbaine et de multiples richesses jusqu’à présent enfouies.
Le 22 juin 2016, dans le cadre du débat en séance sur le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, je suis intervenu afin d’évoquer la question du cadre juridique des parcs naturels urbains, dont celui de Strasbourg, bien évidemment.
Il s’avère que le fonctionnement de ces parcs urbains ne relève pour le moment que de simples décisions municipales. Le parc naturel urbain de Strasbourg est par exemple régi par une charte municipale, évaluable et renouvelable, d’ailleurs cette année, mais qui, à mes yeux, n’est pas suffisamment structurante. Je regrette qu’aucune disposition législative ne permette aujourd’hui de valoriser et de protéger les espaces naturels au sein des zones urbanisées, car cela contribue malheureusement à accélérer leur mitage.
Il me semble donc essentiel que ces parcs naturels urbains, dont celui de Strasbourg, puissent bénéficier à l’avenir d’un véritable statut juridique, à l’instar des parcs naturels régionaux. Ils seraient ainsi davantage protégés, encadrés et réglementés.