Madame la députée, vous interrogez la ministre des affaires sociales et de la santé quant aux mesures mises en place pour favoriser l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire. Les deux minutes qui me sont imparties pour vous répondre ne me permettront pas d’être exhaustive, mais je veux vous citer quelques exemples très concrets de notre action.
D’abord, l’instauration de rémunération d’équipe permet aux maisons de santé pluriprofessionnelles de se développer. L’Isère en compte désormais dix-huit et deux nouvelles devraient voir le jour très prochainement. Notre territoire dispose désormais de plus de 800 maisons de santé pluriprofessionnelles et leur nombre a plus que triplé depuis 2012.
Puis viennent les vingt-huit médecins correspondants du SAMU de votre département, qui permettent aux patients d’accéder à des soins d’urgence en moins de trente minutes, comme s’y était engagé le Président de la République en 2012.
Je pourrais également vous citer les contrats de praticiens territoriaux de médecine générale que les jeunes médecins signent et qui leur garantissent des revenus minimums en échange de leur installation dans une zone prioritaire : trente-six contrats ont été signés dans l’Isère.
Vous évoquez la situation particulière des zones de montagne. Là aussi nous avons agi, puisqu’il existe désormais un statut de praticien isolé à activité saisonnière, qui cible les médecins de montagne exerçant dans les stations de sports d’hiver. Il leur permet de faire face à des fluctuations d’activité et de bénéficier pendant six ans d’une rémunération complémentaire.
Tous ces efforts seront rapidement renforcés par deux mesures récentes : l’assouplissement du statut d’adjoint du médecin, afin de permettre à un jeune remplaçant d’exercer en même temps que le médecin remplacé, et le contrat de praticien territorial médical de remplacement, qui garantira un pool de médecins remplaçants à destination des zones sous-denses.
Pour résoudre les problématiques d’accès aux soins, il n’y a pas une mesure miracle. Nous sommes convaincus que nous devons prendre des mesures pragmatiques et diverses, allant de la formation aux conditions d’installation.
Quant aux hôpitaux locaux, Marisol Touraine, dès son arrivée aux responsabilités, a souhaité prendre des mesures spécifiques de tarification complémentaire pour les hôpitaux locaux qui manquent d’activité. Ces mesures, votées par le Parlement, ont permis de maintenir de dizaines d’hôpitaux locaux sur l’ensemble du territoire.
Je me permets, pour finir, de vous alerter, madame la députée, sur les intentions d’un des candidats à la présidentielle, qui propose de fermer purement et simplement un certain nombre d’hôpitaux locaux dont le maintien ne lui semble pas indispensable. Or je peux vous assurer que, là où un hôpital a été fermé, les médecins s’installent encore moins volontiers, ce qui aggrave la désertification médicale. C’est pourquoi nous avons soutenu les hôpitaux locaux tout au long du quinquennat.