Intervention de Arnaud Viala

Séance en hémicycle du 31 janvier 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre la pauvreté

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Viala :

Monsieur le Premier ministre, 1 355 000… Ce chiffre est celui de l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi depuis 2012. Triste record !

Le record du quinquennat, lui, s’établit à 6 575 000 demandeurs d’emploi, mais il va encore grossir, puisqu’il y avait 25 900 inscrits supplémentaires en catégorie A pour le seul mois de décembre 2016.

À eux seuls, ces deux chiffres claquent comme des couperets terribles : celui de l’échec de votre majorité ; celui de l’impasse où se trouvent 900 000 Français de plus de cinquante ans sans travail – ils sont deux fois plus nombreux qu’en 2012 – ; celui de la désespérance des jeunes ; celui du mal-logement, révélé aujourd’hui même par la fondation Abbé Pierre, de plus de 12 millions de Français qui sont soit sans toit, soit mal logés, soit mal chauffés, soit dans la plus profonde précarité financière ; celui enfin, paradoxal, de l’incompréhension croissante des chefs d’entreprise, partout sur nos territoires, qui s’efforcent de relever la tête, qui accroissent leur activité et qui souvent ne parviennent pas à embaucher.

Nous ne vous entendons jamais, monsieur le Premier ministre, commenter ces vérités cruelles.

Nous ne vous entendons jamais, monsieur le Premier ministre, les intégrer à ce que vous appelez « le bilan réussi du président Hollande ».

Nous ne vous entendons jamais, monsieur le Premier ministre, expliquer l’inexplicable.

L’heure du bilan a pourtant bien sonné. Je vous demande, monsieur le Premier ministre, de l’assumer, sans le rejeter sur d’autres, et de dire à la représentation nationale le regard que vous portez sur votre échec et sur les conséquences de votre refus de rendre au travail sa juste place face aux besoins pressants de la modernisation de l’économie française, de libérer réellement les TPE et les PME de la pression fiscale et administrative qui les étouffe, de permettre l’innovation et la créativité afin que nos jeunes puissent oser à nouveau en France, de rendre à notre pays sa compétitivité face à ses concurrents ?

1 commentaire :

Le 01/02/2017 à 15:21, Laïc1 a dit :

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"Nous ne vous entendons jamais, monsieur le Premier ministre, expliquer l’inexplicable."

Heureusement, on ne lui demande pas de faire de la philosophie à l'Assemblée nationale. Quoique la philosophie, ce serait plutôt : "rendre inexplicable ce qui peut être facilement expliqué."

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