Intervention de Matthias Fekl

Réunion du 19 janvier 2017 à 11h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Matthias Fekl, secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger :

En effet.

Le message est porté lors de chacune de nos visites officielles, publiquement et dans les entretiens en tête-à-tête. La France, l'Union européenne et les instances internationales ne cessent et ne cesseront de porter ce message, parfaitement fondé.

Plus généralement, la question des droits de l'Homme et du respect par l'Azerbaïdjan de ses obligations internationales en la matière fait pleinement partie de notre dialogue politique avec Bakou. Le sujet est abordé lors de chaque visite ; il l'a été lors de celle du Président de la République, lors de celles du ministre des affaires étrangères, lors de la mienne au mois de juillet 2015.

Notre ambassadrice à Bakou, que vous avez bien fait d'auditionner, vous a indiqué que nous entretenons avec le gouvernement azerbaïdjanais un « dialogue franc et ouvert, qui n'élude pas les questions relatives à la situation intérieure du pays ». Cela signifie que notre diplomatie s'adresse à tous les niveaux de la société. J'ai moi-même tenu à rencontrer à la résidence de France des personnalités de la société civile, des dissidents, y compris des personnes qui contestent de manière très directe le régime, des représentants d'organisation de défense des droits de l'Homme. Et ce n'était pas une rencontre en catimini, en cachette : nous avons eu un échange extrêmement riche et instructif. J'ai ainsi témoigné notre soutien à ces personnalités éminentes et respectables, et notre ambassade est en contact régulier avec elles.

J'ajoute que la France exprime publiquement des positions de principe dans le cadre de l'Union européenne, de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ou pour son compte propre. Elle le fait également à l'occasion de l'arrestation de certains opposants, tels M. et Mme Yunus ou Mme Khadija Ismaïlova.

Par ailleurs, en tant que co-présidente du groupe de Minsk de l'OSCE sur le conflit du Haut-Karabagh qui oppose l'Azerbaïdjan à l'Arménie depuis 1991, la France joue un rôle particulier. Notre responsabilité est de faire preuve d'impartialité et d'équilibre entre les deux pays. Cela touche tous les aspects de nos relations, notamment le dialogue politique que nous menons avec Bakou et Erevan, ainsi que nos échanges commerciaux, qui se font tous dans le respect des décisions de l'OSCE et de l'Organisation des Nations unies (ONU). C'est pour nous la condition sine qua non de la mission qui est la nôtre, aux côtés de nos partenaires russe et américain : veiller au respect du cessez-le-feu, rétablir un minimum de confiance entre les parties et rechercher avec elles un règlement négocié et durable au conflit. Je n'entrerai pas dans le détail de la négociation elle-même, que vous connaissez, d'autant que vous avez auditionné notre ancien co-président du groupe de Minsk, M. Pierre Andrieu.

Monsieur le président, monsieur le rapporteur, mesdames et messieurs les députés, les entreprises françaises, pour leur part, sont déterminées à accompagner l'Azerbaïdjan sur le long terme dans ses efforts de diversification industrielle, dans sa volonté de renouer avec la croissance. Elles répondent présent. La taille de la délégation du MEDEF qui s'est rendue à Bakou en mai dernier, composée de quarante-quatre chefs et représentants d'entreprises, couvrant au total une dizaine de secteurs d'activité, atteste en elle-même de l'intérêt porté à ce pays sur le plan économique. Quelles que soient donc les difficultés actuelles, l'Azerbaïdjan constitue donc un fort enjeu au sein de la zone Caucase-Asie centrale. Nous cherchons à y répondre dans le cadre d'une relation dense et de confiance, mais en n'éludant aucun sujet et en ne mettant sous le tapis aucun problème ni aucune difficulté. Cette diplomatie globale de notre pays, avec l'Azerbaïdjan comme avec l'ensemble de nos partenaires, est l'honneur de la France.

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