J'ai toujours eu beaucoup de respect pour Marc Dolez et pour son travail. Mais, s'agissant de cette proposition de résolution, j'ai d'abord une opposition de principe, qui date de l'époque où je fréquentais Pierre Mendès France, à la procédure du referendum.
Je conteste certes, comme Marc Dolez, la présentation selon laquelle le Canada ne serait pas un partenaire de premier plan. Le Canada est un grand pays, qui exporte, qui importe et dont la place dans le monde fait, je crois, l'admiration de toutes les démocraties. Il ne s'agit pas de mésestimer ce partenaire. Reste que cette proposition de résolution laisse à penser que le Canada serait le seul à exporter ses produits chez nous et que nous n'en exporterions pas chez eux.
Les appréhensions exprimées par le rapporteur sont légitimes, tout comme son aspiration au débat. Mais, notre commission et sa présidente l'ayant exigé du Gouvernement, celui-ci a bel et bien eu lieu, notamment grâce à Matthias Fekl qui est venu à maintes reprises évoquer l'évolution du traité négocié avec les États-Unis, rejeté pour l'heure à juste titre, et de celui conclu avec le Canada.
Donc, oui au débat, mais non au referendum sur un texte infiniment complexe. Je suis favorable aux referendums du type de celui sur l'indépendance de l'Algérie. Mais celui sur la Constitution européenne, avec ses 140 pages pratiquement illisibles tant le langage était abscons, était une forme de dévoiement de la démocratie. Pour ma part, je suis pour la démocratie représentative, qui est, pour paraphraser Churchill, « le pire des régimes, à l'exception de tous les autres », qui m'apparaissent largement plus démagogiques.