Monsieur le ministre, je tiens à vous remercier pour les conférences que vous avez organisées le 3 juin et le week-end dernier sur la question israélo-palestinienne. On peut être en désaccord sur cette question, la considérer uniquement sous son aspect international ou régional, mais elle est également, en France et dans un certain nombre d'autres pays européens, une question de politique intérieure, car l'absence de solution induit certains comportements dans nos banlieues, dans nos villes et nos campagnes. Tant que la question ne sera pas résolue, les tensions iront en s'amplifiant.
Je ne partage pas l'avis de Meyer Habib – il le sait. J'estime qu'il y a, depuis longtemps, un manque de volonté politique de la part, non pas d'Israël en tant que pays, mais de la majorité et du gouvernement actuels. Du reste, si l'on regarde la carte de la région, l'idée même de deux États peut être remise en cause, car ce que pourrait être le futur État palestinien ressemblerait plutôt à un ensemble de bantoustans.
J'en viens à mes questions. Tout d'abord, si jamais l'administration Trump décidait de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem, quelle serait notre capacité de contrecarrer son initiative ?
Par ailleurs, je partage l'inquiétude exprimée par certains face au risque de voir l'administration Trump préférer la multiplication des accords bilatéraux – théorisée par certains penseurs américains sous le concept de « bol de nouilles » –, au détriment du multilatéralisme. Dans cette optique, et sans remettre en cause la commissaire en charge de ces questions, pensez-vous que la diplomatie européenne peut être un peu plus puissante qu'elle ne l'est aujourd'hui ?