Dans le rapport d'information relatif à la coopération européenne avec les pays du Maghreb concluant la mission que M. Jean Glavany et moi-même avons conduite six mois durant, nous avons fait état du net recul de la langue française, notamment au « petit Maghreb » – Algérie, Maroc et Tunisie. Le français n'est plus enseigné dans les classes primaires ni parlé dans les medias et dans la vie politique. Notre langue aurait donc perdu sa capacité à rassembler les deux rives de la Méditerranée. À cela s'ajoute le renouvellement des élites, dont les générations actuelles n'ont pas connu la présence française. Il s'ensuit l'étiolement de nos relais avec les autorités de ces pays ; c'est l'amorce d'une nouvelle séquence des relations franco-maghrébines. Autant dire que la promotion de la francophonie n'est pas une lubie mais un enjeu politique crucial que nous devons savoir relever. La France doit concentrer des efforts très importants sur ces trois pays où l'apprentissage de l'anglais progresse désormais plus vite que celui du français.