Il suffit de voir ce que vient de dire notre collègue Pietrasanta sur le colleur d’affiches du maire ! C’est faire preuve de beaucoup de mépris à l’égard de ceux qui sont en première ligne et auprès desquels la population formule ses demandes. Vous avez évoqué tout à l’heure les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance. Lorsqu’il y a quelques semaines, j’ai réuni celui de Montereau, commune dont je suis le maire, j’ai demandé au procureur s’il connaissait le nombre de personnes radicalisées dans ma commune. Il a baissé la tête en disant qu’il ne savait pas. J’ai posé la même question au commandant de police. Je ne demandais ni les noms, ni les prénoms, ni les âges. Je lui ai seulement demandé : combien ? Il a lui aussi baissé la tête en répondant qu’il ne savait pas.
Pourtant l’ordre du jour de cette réunion portait sur la prévention de la radicalisation, l’État nous invitant à contribuer à cette prévention. Mais que voulez-vous que nous prévenions puisque nous ignorons même la réalité du phénomène ?
Dans votre intervention, monsieur le ministre, vous avez indiqué qu’un certain nombre de départements accompagnait des familles de radicalisés. C’est donc bien qu’ils les connaissent ! Je ne comprends pas que dans un cas, pour accompagner et faire de la prévention, il soit possible de connaître les noms des personnes concernées, et que dans l’autre, les maires ne puissent pas en disposer de façon systématique dans le seul but de travailler ensemble, la main dans la main, dans le respect de la confidentialité du travail des services.