Intervention de Martial Saddier

Réunion du 8 février 2017 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Au nom du groupe Les Républicains, je souhaite, madame et messieurs, vous remercier pour votre présence et vos interventions, et saluer ce que vous représentez, des entreprises françaises à la pointe de la technologie, innovantes, qui ont pris des risques et sont devenues des références dans le monde entier, et remercier à travers vous les dizaines de milliers de techniciens et d'ingénieurs qui font que la France est à la hauteur de l'idée que nous nous en faisons.

M. Gérard Feldzer a souligné qu'il y avait en France de nombreuses entreprises capables de faire des choses très innovantes mais qu'il faudrait les aider. C'est là que la puissance publique se doit d'intervenir, en amont, pour mieux coordonner et déployer les biens publics. Or, chers collègues de la majorité, un rapport de la Cour des comptes vient d'être rendu public ce matin et atteste que c'est tout le contraire qui a été fait sous cette législature. On ne peut taxer le président de la Cour des comptes de partialité. Le rapport dresse un constat d'échec cinglant : le gâchis d'un milliard avec la suppression de l'écotaxe. L'écotaxe avait été une décision unanime, courageuse, qui visait à financer ce sur quoi nous débattons ce matin, des modes de transport alternatifs, respectueux de l'environnement, tenant compte des enjeux de la France d'aujourd'hui et de demain. Non seulement vous avez gaspillé un milliard d'euros et fait perdre cinq ans à ce pays, mais pire, vous vous êtes retournés dans l'urgence sur la fiscalité des carburants, en stigmatisant les particuliers, avec une augmentation plus que conséquente du prix des carburants. J'aimerais d'ailleurs, monsieur le président, que le ministre du budget vienne nous expliquer combien a rapporté l'augmentation des taxes sur le carburant depuis trois ans et combien a été affecté aux transports respectueux de l'environnement, à l'innovation et à la recherche.

Je ne reviens pas sur le fiasco de la réforme ferroviaire, que des députés de la majorité ont dénoncé avec plus de force encore que ceux de l'opposition. Cela n'a pas été faute, pourtant, d'insister sur la nécessité de transférer le transport des marchandises de la route vers le rail. Mes collègues du Sud de la France, où circulent les poids lourds du Nord au Sud de l'Europe, ceux de la Maurienne et moi-même, député de la vallée de l'Arve, où se trouve le tunnel du Mont-Blanc, ne pouvons que regretter ce double fiasco de l'écotaxe et de la réforme ferroviaire.

Je ne m'attarderai pas non plus sur l'énergie perdue – sans vouloir jouer sur les mots – avec le débat sur le nucléaire. Quand on parle d'énergie décarbonée, qu'il s'agisse de l'hydrogène ou de l'électricité, encore faut-il savoir d'où vient cette dernière. En ce qui concerne les pics de pollution de ces derniers mois, vous savez bien qu'une part significative des émissions de particules fines provenait de la production d'électricité d'origine carbonée.

Nous considérons, à l'instar du représentant d'Air Liquide, que les solutions ne peuvent être qu'internationales. Or stabilité, lisibilité et crédibilité sont nécessaires pour que la France y prenne toute sa part. Les moyens de la puissance publique doivent être concentrés sur l'innovation, la recherche en amont. Je suis persuadé que ce que la majorité actuelle n'a pas été capable de réaliser en cinq ans, la future majorité, elle, le fera. (Exclamations.)

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