Monsieur le ministre, je souhaite appeler votre attention sur la situation critique de nombreux bureaux de poste en milieu rural. Dans de nombreux villages du département du Cher, comme partout en France, nous avons assisté ces quinze dernières années à un recul progressif de la présence postale, que ce soit par des réductions d’horaires, des fermetures de bureaux de poste ou des transferts aux communes ou au privé. Cela vient s’ajouter aux fermetures sous le gouvernement précédent de trésoreries, de classes dans les écoles, de postes de gendarmes ou de policiers, de maternités, de dessertes ferroviaires, dressant le portrait d’une France à deux vitesses et renforçant un sentiment d’abandon dans de nombreux territoires de la République.
Malgré les efforts alloués à la remise à niveau des effectifs d’enseignants ou de gendarmes sous ce quinquennat, les services publics sont encore très fragiles dans nos campagnes comme dans nos quartiers. C’est pourquoi le désengagement massif et le transfert du financement de la présence postale aux communes conduit par le groupe La Poste posent un véritable problème et soulèvent un légitime émoi chez les élus de ma circonscription, que j’ai réunis très récemment en lien avec M. Michel Autissier, président du conseil départemental du Cher.
Comme vous le savez, monsieur le ministre, La Poste reste en milieu rural un service de proximité, tant postal que bancaire, et demeure souvent l’un des derniers services au public. Si la baisse d’activité d’une agence peut parfois justifier sa réorganisation, force est de constater que certaines pratiques, comme la réduction des horaires d’ouverture ou du nombre d’opérations proposées, tendent justement à l’organiser pour mieux la justifier.
Ainsi les maires d’Orval, de Culan ou du Châtelet, d’Ourouer-les-Bourdelins et bien d’autres ont-ils dû délibérer pour s’opposer aux propositions de La Poste de réduire les horaires, d’imposer la mise en place d’un facteur-guichetier ou de remplacer le bureau de poste par une agence postale communale. Ainsi les habitants et usagers de Bourges Asnières et de Bourges Carnot ont-ils dû se mobiliser pour empêcher la fermeture de leurs bureaux au coeur de leur quartier, en plein Bourges. Ainsi les maires de Plaimpied et de Trouy, villes en pleine expansion démographique et économique, aux portes de Bourges, ont-ils dû et doivent-ils encore s’opposer aux propositions de la Poste de rogner sur leurs services.
Tant sur le fond que sur la forme, cette attitude du groupe La Poste, qui semble guidée uniquement par la recherche d’économies à court terme, est particulièrement choquante pour des élus locaux qui se battent jour après jour pour dynamiser et développer nos territoires et qui voient des décisions prises sans aucune concertation réelle amoindrir leurs efforts pour maintenir une activité dans leurs communes.
C’est un sentiment désabusé que ressentent de nombreux maires de ma circonscription à qui l’on explique qu’adaptation aux nouvelles demandes correspond à diminution des heures d’ouverture et que c’est à prendre ou à laisser. La colère est forte devant ce mépris affiché pour les habitants de nos territoires.
Monsieur le ministre, pouvez-vous indiquer à la représentation nationale comment la nouvelle convention signée par le Gouvernement avec l’Association des maires de France et le groupe La Poste va permettre de stopper cette hémorragie du service public postal ?