Intervention de Maud Olivier

Séance en hémicycle du 14 février 2017 à 9h30
Questions orales sans débat — Future ligne 18 entre saclay et saint-quentin-en-yvelines

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaud Olivier :

L’aménagement du plateau de Saclay, initié par la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, a été envisagé avec la volonté de créer un pôle de recherche à vocation nationale et internationale, situé au coeur de vrais quartiers permettant d’habiter à proximité de son lieu de travail et desservi par des transports avec la création de la ligne 18 ; tout cela dans l’affirmation du respect de l’environnement, notamment à travers la sanctuarisation des 4 115 hectares de la zone de protection des espaces naturels agricoles et forestiers, la ZPNAF. Les accès routiers et ferrés menant au plateau sont déjà saturés, et leur capacité ne peut être augmentée qu’à la marge. Il est donc nécessaire de développer de nouveaux moyens de transport, comme cela est proposé avec la ligne 18.

Néanmoins, certaines de ses modalités de mise en oeuvre restent sujettes à de vifs débats. Le projet de la société du Grand Paris, la SGP, prévoit en effet de faire passer la ligne sur un viaduc haut de neuf mètres entre Saclay et Saint-Quentin en Yvelines, sans tenir compte ni de la proximité du viaduc avec les habitations, à Villiers-le-Bâcle en particulier, ni du fait qu’il viendrait amputer les terres agricoles sur lesquelles il serait édifié. Un collectif d’associations et de citoyens de plusieurs communes s’est créé sous le nom d’« Enterrez le métro », dont les revendications très argumentées ne peuvent être ignorées. L’enfouissement de la ligne sur une portion de quatre kilomètres, demandée depuis plusieurs années par les habitants et plusieurs élus du territoire, n’a pas été retenu par la SGP, qui objecte un surcoût de 240 millions d’euros. Or, si cette somme peut paraître élevée, elle ne représente que 8 % du coût des 3 milliards d’euros de la ligne 18.

Au-delà de la gêne visuelle et de la pollution sonore, un métro passant toutes les trois minutes, perché à plus de neuf mètres de haut, remet en cause le fort parti pris de protection de l’environnement de ce territoire, pourtant entériné par la création de la ZPNAF. La réserve ornithologique de l’Étang-Vieux de Saclay subirait, elle aussi, un fort impact de ce viaduc. L’environnement naturel du plateau de Saclay est l’un des principaux atouts de Paris-Saclay, et les grandes étendues agricoles du plateau, comme les étangs, les rivières, les rigoles et les espaces boisés, constituent autant d’écosystèmes qui abritent une faune et une flore remarquables. Par ailleurs, l’étude d’impact environnementale a été remise en cause par l’Autorité environnementale, car elle ne se situait pas au niveau de précision habituelle des dossiers d’enquête publique préalable à une déclaration d’utilité publique – DUP.

Aussi, je vous demande, madame la secrétaire d’État, comment comptez-vous faire pour prendre en compte les critiques de l’Autorité environnementale et les attentes des associations, tout en satisfaisant les besoins en transports en commun et le respect de l’environnement, le tout dans les délais que l’aménagement du plateau de Saclay nous impose ?

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