Monsieur le secrétaire d’État, en novembre dernier, l’observatoire régional des effets du changement climatique publiait la mise à jour de son étude « Changement climatique et tourisme en Rhône-Alpes : températures, enneigement et fréquentation des domaines skiables alpins ». Son constat est sans appel : si la neige tombe encore, la décennie 1980 a marqué le début d’une période où l’épaisseur du manteau neigeux s’est réduite comme une peau de chagrin. Pour la troisième année consécutive, l’or blanc peine à recouvrir nos massifs montagneux et un tapis vert a remplacé le tapis blanc pendant les vacances de Noël. Les aléas météorologiques sont le quotidien des acteurs de la montagne mais dans ce cas c’est bien le dérèglement climatique et la hausse durable des températures qui sont à l’oeuvre, personne ne peut le nier. Les stations, en particulier celles de moyenne montagne, vont devoir composer avec ce déficit d’enneigement chronique.
En Haute-Savoie, la situation est critique pour de nombreuses stations – c’est la raison de ma question. L’avenir de certaines stations de ski, comme celle du Semnoz, est clairement posé. Partout, c’est toute une palette d’activités économiques qui est menacée : l’emploi des saisonniers et le tourisme. Les skieurs et leurs accompagnants génèrent 6,5 milliards d’euros de recettes dans les seuls départements de l’Isère, de la Savoie, et de la Haute-Savoie.
Bien sûr, les stations tentent de s’adapter mais elles ont besoin d’aide et de volonté politique. Les élus et les collectivités territoriales ont réagi. Je pense à la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui a débloqué, l’été dernier, une enveloppe de dix millions d’euros pour les investissements en faveur de la neige de culture. L’or blanc à l’état naturel broie du noir dans nos stations de ski. Une production de neige de culture respectueuse de l’environnement semble effectivement être la solution. Des financements ont également été débloqués par les préfets mais souvent dans l’urgence.
Il y a donc un vrai besoin d’agir, non pas à la faveur des crises mais de façon structurelle et par anticipation, pour accompagner les stations de moyenne montagne face à une situation qui sera sans doute amenée à se reproduire d’année en année. Vous allez sans doute me parler de la vingt et unième Conférence des parties – COP 21 – et des actions globales. Il faut, certes, en passer par là mais la montagne a besoin aussi d’actions spécifiques.
Monsieur le secrétaire d’État, la région Auvergne Rhône-Alpes a tenu ses engagements. Comment l’État compte-t-il prendre sa part dans le soutien effectif aux stations de sports d’hiver ?