Intervention de Marie-Noëlle Battistel

Réunion du 8 février 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

Le marché du véhicule électrique, enjeu d'avenir, est en forte progression en France. Nissan Renault est le premier constructeur mondial de véhicules électriques, et le parc français de bornes de recharge électrique est le troisième au monde. Le marché national est en constante évolution depuis 2010 : 880 immatriculations de véhicules électriques avaient alors été comptabilisées, contre 27 000 en 2016.

Sous l'impulsion de notre présidente Mme Frédérique Massat, l'Assemblée nationale a adopté la loi facilitant le déploiement d'un réseau d'infrastructures de recharge de véhicules électriques, promulguée le 4 août 2014, dont dépend largement le marché du véhicule électrique. Cette loi poursuit un double objectif : accélérer la transition énergétique avec des véhicules propres et favoriser l'essor industriel des véhicules électriques en France. Elle permet également à un opérateur national de déployer un réseau d'infrastructures de recharge de véhicules électriques sur le domaine public si l'opération s'inscrit dans un projet de dimension nationale et d'aménagement équilibré du territoire en contrepartie d'exonérations de redevances. Par ailleurs, la loi relative à la transition énergétique fixe un objectif de sept millions de bornes de recharge privées à l'horizon 2030. Les récents scandales liés aux véhicules diesel confortent la position de l'État et invitent les constructeurs automobiles à accentuer leurs efforts dans le secteur des véhicules électriques. Enfin, le Premier ministre a pris, le mois dernier, un décret imposant la standardisation des points de recharge installés sur l'espace public.

Le développement du véhicule électrique se heurte pourtant à certaines limites. Tout d'abord, son coût demeure élevé pour l'utilisateur moyen, même avec les bonus écologiques et les « super-bonus » lorsqu'un véhicule est envoyé à la casse. Ensuite, son autonomie est trop limitée : s'il atteint 300 kilomètres à Paris, ce n'est pas le cas en zone de montagne. De plus, son temps de recharge est souvent assez long. S'y ajoutent les problèmes liés aux copropriétés et au nombre de places de stationnement. Les constructeurs pensent que la montée en puissance des voitures électriques sera lente et progressive. Certains orientent leur intérêt en direction de la pile à combustible qui leur semble être une évolution d'avenir pour assurer le développement de la voiture à hydrogène, pour laquelle un plein ne prend que cinq minutes. Comment agir pour dynamiser ce déploiement ? Je propose aux intervenants de préciser les pistes qu'ils ont évoquées.

Depuis plusieurs années, on pense que le véhicule électrique pourrait servir à stocker l'électricité grâce à des batteries qui se chargent la nuit et se déchargent lors des pics de consommation. Quelles sont les pistes envisagées par les opérateurs pour aboutir à un tel modèle ? Le déploiement du compteur Linky, grâce auquel on pourra utiliser la pointe mobile – dont il a été abondamment question lors du débat sur le TURPE 5 –, suffira-t-il à permettre aux fournisseurs d'électricité de proposer de telles offres et de gérer le flux sur le réseau, en particulier la pointe électrique ?

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