Intervention de Jean-Luc Rigaut

Réunion du 8 février 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Jean-Luc Rigaut, maire d'Annecy et président de Grand Annecy agglo, représentant l'Association des maires de France, AMF :

Je suis maire d'Annecy, en Haute-Savoie, une ville qui est passée récemment de 55 000 à 128 000 habitants du fait du regroupement de plusieurs collectivités, et a élargi son réseau de bornes de recharge en même temps que son territoire. L'Association des maires de France soutient clairement le développement des véhicules électriques et encourage donc toutes les collectivités à développer les bornes ; de ce fait, elle soutient également la prolongation de l'accès aux aides.

L'AMF a également conventionné avec la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) des dispositifs de déploiement du réseau de bornes sur le territoire, mais M. Pascal Houssard vous en parlera mieux que moi.

Nous sommes très attentifs aux actions menées par les opérateurs pour le développement du réseau, et c'est avec un grand intérêt que j'ai entendu les propositions des uns et des autres sur ce point, énoncées sur la base du constat que l'objectif ambitieux qui avait été défini au départ prend un peu plus de temps que prévu à se mettre en place, du fait de la difficulté à définir un modèle économique satisfaisant.

Il me paraît nécessaire de redéfinir les grands enjeux du développement des véhicules électriques en France, dont l'utilisation est encore très marginale en pourcentage, même si l'on est passé de 800 ou 900 immatriculations par an à 27 000 : à ce jour, il s'agit encore d'une niche. Les bornes de recharge sont à 90 % des bornes privées, ce qui correspond à l'usage principal des véhicules électriques, à savoir le déplacement domicile-travail. S'inscrivant dans cette logique, la démarche des collectivités consiste à développer leur propre réseau et leur parc de véhicules, ce qui donne l'exemple aux personnes privées. Nous sommes attentifs à ce développement, mais aussi et surtout à celui du réseau public, c'est-à-dire des 10 % restants. En la matière, il reste énormément d'efforts à faire pour garantir l'accès au réseau au plus grand nombre.

Pour nous, le premier enjeu est celui de l'interopérabilité du réseau, selon des critères restant à définir. Par ailleurs, le développement des véhicules eux-mêmes et l'évolution de leurs performances vont réguler mécaniquement le maillage du territoire, qui représente notre deuxième enjeu. Celui-ci implique un soutien au développement des zones peu denses et de montagne – en faisant appel aux acteurs publics locaux, car il est illusoire d'imaginer faire autrement quand on sait à quel point il est difficile pour les opérateurs privés de trouver un modèle économique, même dans les zones denses.

Nous nous interrogeons également sur les moyens de développer et de mieux articuler l'usage du véhicule électrique individuel avec celui des transports collectifs. De ce point de vue, nous serions favorables à une action visant à équiper les parcs relais, les parkings en général et tous les centres de multimodalité. Avant de parler de maillage du territoire, il y a sans doute un gros effort à faire sur ces points particuliers.

Enfin, le dernier enjeu est celui de la constitution d'un modèle économique fondé sur un réseau plus mature, ce qui passe par la définition des modalités de facturation de l'énergie et du service, dans le souci de faire en sorte que l'accès aux transports et à l'énergie devienne équitable.

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