Nous tombons maintenant dans le mauvais théâtre de boulevard, monsieur Le Fur. Vous nous avez parlé des belles-mères ; sans doute votre prochaine intervention portera-t-elle sur l'adultère et les amants dans le placard !
Vous nous parlez de l'histoire de la famille. Oui, nous sommes contre les mères porteuses (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP) – voilà dix fois qu'on le dit –, et j'aimerais parler, moi, de l'histoire des mères. Car l'état de nature, c'étaient aussi des femmes qui ne pouvaient concevoir l'amour sans craindre la grossesse, qui ne pouvaient aimer sans avoir peur d'avoir un enfant supplémentaire.
Et puis les femmes ont enfin acquis le droit de choisir leur maternité, le droit à la maîtrise de leur corps. Ce n'est pas le droit à l'enfant, c'est le droit pour une femme et un homme, pour deux femmes ou pour deux hommes de décider qu'ils vont construire un projet commun avec un enfant qu'ils vont éduquer, protéger et à qui ils transmettront de l'amour.