Intervention de Christophe Premat

Réunion du 15 février 2017 à 17h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Premat :

Précisément : nous avons auditionné un nombre important de personnalités mais il aurait été intéressant, dans l'idéal, d'entendre un autre son de cloche.

Par ailleurs, la présidentialisation du régime, que vous évoquez, me paraît inévitable par un effet mimétique si l'on considère ce qui se passe en Turquie, en Russie et si l'on tient compte des évolutions géopolitiques. Il paraît donc difficile, dans un tel contexte, d'imaginer d'autres pistes institutionnelles pour l'Azerbaïdjan.

Ensuite, la diplomatie économique, que nous avons essayé de promouvoir pendant la législature, me semble intéressante. Souvent, nous rencontrons des difficultés à évoquer les droits de l'Homme, même quand nous disposons d'atouts multilatéraux, notamment dans le cadre du Conseil de l'Europe, de l'Union européenne – outils grâce auxquels nous pouvons exercer une pression concertée, je pense notamment à la diplomatie sportive. Nous avons entendu des points de vue divers sur la manière de trouver une approche efficace. Certes, la coopération décentralisée est très compliquée ; nous avons aussi auditionné un représentant de l'AFD, en fin de compte peu impliquée sur le terrain. Reste que la diplomatie économique me paraît le vecteur le plus concret pour établir, sans que cela ne se voie trop, un dialogue susceptible d'accompagner d'autres types de relations.

Nous avons à cet égard un atout majeur pour exporter : la Coface. Certaines grandes entreprises obtiennent ainsi des contrats, entraînant d'autres entreprises dans leur sillage. Or, si elles ne parviennent pas à s'implanter, la Coface est susceptible de rembourser les prêts qu'elles auraient contractés.

Aussi la partie du rapport consacrée à la diplomatie économique et à l'exportation m'a-t-elle particulièrement intéressé car elle montre que, vis-à-vis de l'Azerbaïdjan, nous avons été en phase avec notre action internationale. Nous aurions pu par conséquent imaginer une recommandation plus avancée pour le Gouvernement, et je reste sur ma faim : nous ne le ferons pas pour des raisons sur lesquelles vous reviendrez sans doute au cours de la discussion – au-delà du seul fait qu'il s'agit d'un sujet sensible.

Je suis donc favorable à l'adoption de ce document même si, j'y insiste, j'estime que nous pourrions formuler une recommandation sur la diplomatie économique. Nous avons eu l'occasion, dans le cadre de plusieurs groupes d'amitié de l'Assemblée, de mener une telle politique en promouvant la constitution d'un petit écosystème composé du député de la circonscription concernée, d'un chef d'entreprise, cela en lien avec l'ambassade, Business France… C'est sans doute du bricolage à l'échelle internationale, mais il est important d'essayer de faire passer un message.

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