Intervention de Michel Voisin

Réunion du 15 février 2017 à 17h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Voisin :

Je reconnais l'ampleur du travail accompli par notre rapporteur et je salue l'exercice d'équilibriste que représente l'analyse des trente-quatre comptes rendus d'audition.

Cela dit, en tant que président du groupe d'amitié France-Azerbaïdjan, ce rapport me gêne. Il me gêne même beaucoup. Je me suis rendu en Azerbaïdjan dans le cadre de missions de l'OSCE. J'irai en Arménie, cher président, du 31 mars au 2 avril prochains, sans a priori mais avec de nombreuses interrogations.

Ce rapport contient des choses très intéressantes, notamment sur les relations avec la Russie, la Turquie, l'Iran, ou sur la complexité politique du Caucase. Il y a, je dois le dire, un certain équilibre dans le choix des personnes auditionnées et dans la présentation même du rapport.

Mais, mettez-vous à la place du président du groupe d'amitié France-Azerbaïdjan ! Quelle peut être sa réaction face à la publication d'un tel rapport, qui cible un pays en particulier ? Les pays du Sud Caucase, de l'Asie centrale, les ex-républiques de l'Union soviétique, une partie des pays de l'Europe de l'Est ont exactement les mêmes caractéristiques que l'Azerbaïdjan s'agissant des droits de l'Homme. Une mission d'information portant sur cet ensemble d'États aurait abouti à des conclusions identiques. Pourquoi pointer ce pays du doigt alors que beaucoup d'autres peuvent faire l'objet des mêmes critiques ?

Pour cette raison, je n'approuverai pas le rapport. Je suis certain que les présidents des autres groupes d'amitié auraient le même réflexe que moi s'ils étaient confrontés à semblable situation.

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