La résolution que nous vous proposons d'examiner aujourd'hui est à la croisée des chemins. Elle s'inscrit tout d'abord dans la tradition fructueuse de collaboration entre nos deux commissions des Affaires européennes et des Affaires économiques, qui a déjà accompagné la dernière réforme de la PAC en début de législature.
Maintenant que nous touchons au but de notre mandat, nous avons souhaité paver le chemin des négociations autour de la future PAC. Si la date de sa mise en place réelle fait l'objet de nombreuses tractations, nous n'avons pas varié de notre objectif premier : il s'agit avant tout d'un exercice de prospective.
Celui-ci ne sera pourtant pas vain, ainsi qu'en attestent les nombreuses réflexions en cours, tant au niveau européen qu'au niveau national, mais aussi au sein des diverses instances du monde agricole. Nous savons d'expérience qu'une fois les négociations engagées, il est d'autant plus difficile de revenir sur des positions arrêtées. Voilà donc ce qui nous a poussés à former un groupe de travail commun qui a abouti à la présente résolution.
Tout d'abord, rappelons l'actualité des objectifs historiques de la PAC : l'assurance d'un revenu pour les agriculteurs, d'un prix accessible pour les consommateurs, d'une agriculture compétitive susceptible de garantir l'autosuffisance alimentaire européenne. Il n'y a rien à enlever, même si se sont ajoutés au fur et à mesure des objectifs environnementaux, auxquels nous souscrivons également. La stabilité de la politique publique agricole a parfois été présentée comme aussi nécessaire que la stabilité des prix.
Mais le groupe, autour de ses rapporteurs et de sa présidente, s'est posé la question suivante : avant même de choisir les outils de la prochaine PAC, quelle agriculture souhaitons-nous d'ici dix ans ? C'est à cette question que les préconisations que nous faisons tâchent de répondre.