Intervention de Jacques Krabal

Réunion du 21 février 2017 à 17h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste s'associe bien entenduaux remerciements et à l'hommage rendu au président et au secrétariat de la commission, et tient à mettre en avant les qualités, réelles, d'écoute, de dialogue qui se sont fait jour dans cette Commission, dans un climat de cordialité des plus agréables. Nous y venions avec beaucoup de plaisir, sans aucune réticence, ce qui ne peut qu'être profitable.

Je salue l'état d'esprit, mais aussi la pugnacité, le goût du travail, une certaine discrétion, et l'autorité naturelle du président ainsi que sa constante bienveillance. Cette autorité m'a rappelé à plusieurs reprises que je dépassais le temps imparti… Qu'il sache que je ne lui en veux pas et que je vais en abuser encore un peu ce soir.

Ce fut un honneur et un plaisir de partager, pour ma première expérience, les travaux de cette Commission. Je salue, comme d'autres, l'engagement de mes collègues qui, quels que soient les bancs sur lesquels ils siégeaient, ont manifesté des convictions, pas forcément partisanes. Tout cela est très réconfortant. On ne peut que regretter que la sphère médiatique ne s'intéresse point au travail en profondeur qui est réalisé ici.

Je souhaite souligner la contribution à la qualité de nos travaux du secrétariat de la Commission, mais aussi de nos collaborateurs du groupe ainsi que de nos assistants parlementaires. Si j'ai essayé d'intervenir, autant que faire se peut, de manière pertinente – vous en jugerez –, j'ai pu le faire grâce au soutien des assistants parlementaires. Je trouve détestable qu'on puisse remettre en cause la qualité du travail qu'ils ont fourni. Sans m'étendre sur l'écho qui s'en est fait dans la sphère médiatique, je maintiens que de tels propos sont des plus préjudiciables à la fonction parlementaire, à plus forte raison lorsqu'un de ces assistants est votre propre fils. La qualité de notre travail n'aurait pas été la même pendant ce mandat sans l'engagement de nos assistants.

J'ai eu l'occasion de le souligner à plusieurs reprises : votre méthode de travail, monsieur le président, a été pour moi très enrichissante. Grâce au choix, toujours pertinent et cohérent, des personnalités extérieures, responsables d'ONG, scientifiques, etc., que nous avons auditionnés, j'ai appris énormément de choses ; et je ne sais pas si j'ai rendu à la Nation ce que j'ai appris…

Je veux dire ma fierté. Tout n'est pas parfait, nous aurions certainement aimé pouvoir aller beaucoup plus loin. Mais entre le verre à moitié vide et le verre à moitié plein, je choisis de voir le verre à moitié plein. J'y vois huit projets de loi examinés et de grandes lois votées – nous aurions aimé connaître de telles avancées dans bien d'autres domaines : la loi pour la reconquête de la biodiversité, la réforme du code minier que nous n'attendions plus – je sais que nous devons à votre pugnacité l'examen de ce texte peut-être imparfait mais incontestablement très fort –, ou la loi relative à la transition énergétique.

Sur la COP21, notre Commission peut être fière d'avoir modestement contribué, parallèlement au travail diplomatique et à l'action de l'exécutif, à porter l'image de la France au niveau international.

Je veux exprimer quelques regrets. J'ai pu mesurer votre volonté de renforcer la légitimité de cette Commission. Là-dessus, vous avez parfaitement réussi : personne ne peut désormais la remettre en cause. Il faut se rappeler les difficultés auxquelles vous avez été confronté et auxquelles nous devrons peut-être faire face demain. Certains sujets sont tellement transversaux : je ne comprends pas que nous n'ayons pas pu aborder davantage la question de la ruralité. Je suis un peu frustré. Nous n'avons pas mené de réflexion globale sur cette problématique très forte qui, hélas ! pose des questions persistantes, en particulier celle du déclassement. Cette compétence est encore trop partagée au niveau ministériel, comme au niveau des champs de compétences de nos commissions. C'est évidemment plus simple à dénoncer qu'à résoudre ; il faut pourtant chercher à améliorer les choses de ce point de vue.

Autres regrets : l'écotaxe qui s'est heurtée à des résistances partisanes et a souffert d'erreurs et de maladresses. Je trouve dommage qu'une mesure portée par les deux finalistes de la dernière élection présidentielle n'ait pu aboutir pour des raisons purement politiciennes et partisanes. Je forme le voeu que la Commission travaille davantage avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui, au-delà de son expertise pédagogique et technique, est un bon laboratoire du consensus, dont nous pourrions nous inspirer pour réussir à faire avancer les choses.

Je vous ai embêté tout au long de la législature à citer Jean de La Fontaine, vous comprendrez donc que je ne peux pas faire autrement que d'en appeler à lui : « En toute chose, il faut considérer la fin ». Vous avez toujours cherché à défendre et concilier deux finalités : le progrès économique et le progrès environnemental. Il reste du chemin à parcourir, mais je vous remercie de l'avoir tracé. J'espère que nous serons à vos côtés lors de la prochaine législature. (Applaudissements)

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