Intervention de Rudy Salles

Réunion du 21 février 2017 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles, co-rapporteur :

Le bilan esquissé par Jean-Louis Roumégas et moi-même des pressions supportées par la mer Méditerranée et des moyens politiques, juridiques et financiers mis en place par l'Union pour lutter contre ces pollutions, n'incite pas à l'optimisme. Aujourd'hui le risque est grand de ne pas parvenir au « bon état écologique en mer Méditerranée » d'ici 2020 pour sept des onze descripteurs de la Directive-cadre Stratégie pour le milieu marin.

Et pourtant, pour l'avenir, les défis sont considérables. Nous en avons identifié au moins quatre, que je vais rapidement évoqués devant notre commission :

- une gouvernance en matière environnementale dispersée, voire éparpillée. Les enceintes diplomatiques sont multiples et dessinent un schéma complexe, sans cohérence d'ensemble. Pour ce qui est des projets portés par l'Union européenne, nous en avons dénombré pas moins de 84 et seulement pour la Méditerranée occidentale. - Au total, 149 initiatives et projets de coopération liés à la croissance bleue ont été identifiés par nous et là encore pour la Méditerranée occidentale ;

- des efforts de conservation insuffisants, qui font que la biodiversité marine est véritablement menacée ;

- une « Mare nostrum » des scientifiques inexistante et le retard considérable des centres de recherche de la rive Sud ;

- et enfin le défi immense du changement climatique ; la Méditerranée est un « hotspot » du changement climatique. Trois conséquences s'installent sous nos yeux : l'augmentation de la température de l'eau, l'élévation du niveau de la mer et l'acidification de la mer.

La mer Méditerranée est donc en danger. C'est pour cela que nous avons fait dans ce rapport des propositions ambitieuses et fortes qui ont pour but affirmé le bon état écologique de la Méditerranée. Jean- Louis Roumégas et moi-même – malgré nos différences politiques- nous nous sommes entendus sur des propositions communes qui sont au nombre de huit.

Première proposition : rationaliser la gouvernance politique de la protection de l'environnement en Méditerranée. Le manque de cohérence des politiques et l'éparpillement des structures et des financements est ce qui caractérise la gouvernance politique de la protection de l'environnement en Méditerranée. Rationaliser cette gouvernance pourrait passer par l'utilisation d'un outil assez agile sur le plan diplomatique selon de nombreux observateurs : le dialogue 5+5, une enceinte née en 1990 et qui rassemble les Etats membres de l'Ouest méditerranéen (France, Italie, Malte, Espagne et Portugal) et l'Union du Maghreb (Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie).

Deuxième proposition : renforcer les coopérations de recherche sur les milieux méditerranéens et amplifier l'effort de recherche dans des domaines-clés.

Il faut :

- renforcer la coopération entre les principaux instituts de recherche des pays de la rive nord ;

- parrainer les centres de recherche publics des États des rives sud et est ;

- systématiser les recherches sur l'effet des polluants sur les milieux marins et en particulier l'effet des polluants émergents ;

- étudier les risques de polymérisation de la mer ;

- lancer un programme de recherches d'ensemble sur les lagunes méditerranéennes qui sont nombreuses dans le bassin (626). Ce sont des milieux fragiles et porteurs de biodiversité ;

- renforcer la recherche sur la biodiversité marine.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion