Intervention de Jean-Marc Germain

Réunion du 22 février 2017 à 18h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Germain, rapporteur de la mission d'information :

Pour répondre à Chantal Guittet, il est en effet nécessaire de développer les visas humanitaires, en allant bien au-delà des personnes vulnérables même si elles doivent être prioritaires. D'ailleurs, nos consulats prêtent déjà une attention particulière aux situations de vulnérabilité dans ce cadre.

S'agissant du contrôle de la croissance démographique, le concept utilisé au Niger est celui de « dividende démographique » plutôt que de « contrôle des naissances ». Mais l'objectif est ambitieux puisqu'il consiste à ramener très rapidement le nombre d'enfants par femme de huit à cinq. Cela passe par l'éducation, ce qui est compliqué dans un pays qui n'a pas encore les structures nécessaires, par l'information, par l'accès aux moyens de contraception, même si on ne le formule pas toujours de manière aussi claire, c'est-à-dire par des dispensaires où les femmes peuvent accéder à des moyens de contrôle des naissances.

Dans le cas du Niger, on a un pays qui veut agir de manière très nette, qui assume un discours politique et qui a une vision claire des outils à mettre en place. La question percute bien sûr celle de l'islam et nous avons entendu sur place des propos un peu contradictoires quant à la réceptivité des responsables religieux.

On ne peut pas féliciter les responsables nigériens pour leur courage tout en leur refusant les moyens d'action nécessaires, pour des raisons liées à l'assistance du FMI et à ses conditions. Cela fait partie des investissements totalement stratégiques. Si un pays africain assume cette politique et réussit, ce dont le Niger est capable, il pourrait y avoir des répercussions fortes sur l'ensemble du continent.

Nous avons manqué de temps pour étudier spécifiquement la question des régions ultrapériphériques, sur laquelle Boinali Saïd m'avait sollicité au début de nos travaux. Notre diagnostic et nos conclusions mériteraient sans doute d'être déclinés plus précisément sur ce point, ce qui pourrait faire l'objet d'une mission d'information ultérieure, mais je crois qu'ils valent aussi pour les régions ultrapériphériques, qu'il s'agisse du caractère aigu du problème, des drames humains, qui sont les mêmes, et de la nécessité pour l'Europe et d'autres grands pays tels que le Canada, qui a une politique très affirmée et très organisée – je n'ose pas parler des États-Unis depuis que M. Trump est au pouvoir – d'organiser l'accueil de ceux qui viennent de plus loin quand c'est nécessaire, utile et demandé.

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