Nous avons vécu deux drames, deux assauts l'année dernière : celui de l'Hypercacher en janvier et celui du Bataclan en novembre. Nous pouvons en tirer deux enseignements.
En ce qui concerne l'Hypercacher, on voit sur le film des événements les deux colonnes intervenir : d'un côté le RAID, de l'autre la BRI. Il n'y a pas besoin d'être un grand spécialiste pour constater qu'il y a beaucoup d'intervenants, qu'il y a un embouteillage. Le nombre n'est donc pas forcément un gage d'efficacité ni de succès.
Pour ce qui est de l'intervention de novembre au Bataclan, c'est le besoin de réactivité, de rapidité, qui est l'enseignement à retenir. On peut en effet intervenir avec une quinzaine d'opérateurs, ainsi qu'il vous a été indiqué. Une vingtaine, c'est mieux, mais avec une quinzaine on peut déjà agir.
Il faut par ailleurs avoir à l'esprit que nous raisonnons-là à partir de deux opérations qui n'ont duré que quelques heures. Mais, dans le cas d'une prise d'otages plus longue– je pense à ce qu'il s'est passé à Moscou il y a plusieurs années –, il faut être capable de régénérer les effectifs. C'est un troisième enseignement.
Il n'est donc pas nécessaire, j'y reviens, d'engager de nombreux fonctionnaires qui vont se précipiter, au risque que des coups de feu partent de manière accidentelle.