Intervention de Général Philippe Boutinaud

Réunion du 23 mars 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général Philippe Boutinaud :

Je sais que Mediapart avait expliqué que les pompiers n'avaient pas été assez rapides. Je vous ai expliqué, lors d'une précédente audition, que les secours sont arrivés sur tous les sites dans un délai compris entre trois et douze minutes. Les interventions ont eu lieu au sein d'un périmètre dont la surface était de moins de quatre kilomètres carrés, les secours venant des casernes situées à proximité. Or, en moins d'une demi-heure, cinq sites ont été frappés, et les adresses qui nous sont données étaient très imprécises.

Il est vrai qu'il y a eu un problème à La bonne bière. La distance entre cet établissement et Le petit Cambodge est d'environ 500 mètres. Nous avons manqué d'unités mobiles hospitalières (UMH), c'est-à-dire de véhicules avec des médecins. En effet, nous avions ce soir-là sept ambulances de réanimation et, en une heure, nous sommes passés à 21. En attendant, nous avons immédiatement envoyé quatre de ces ambulances au Stade de France – la BSPP est compétente pour les trois départements de la petite couronne – et les trois autres sont parties pour Le petit Cambodge. Quand survient l'attentat à La bonne bière, les pompiers ne disposent déjà plus de moyens médicalisés, c'est donc le SAMU qui prend le relais. Le patron de La bonne bière a été choqué que le premier pompier qu'il a vu arriver n'ait aucun équipement avec lui : c'était normal, puisqu'il s'agissait de mon adjoint, qui était de sortie à Paris et qui, en arrivant, lui a dit qu'il était pompier. Il n'en a pas moins déclenché le plan « Rouge Alpha ». La petite bière est l'endroit, je le rappelle, où il y a eu le moins de morts. De plus, les cinq personnes décédées étaient hélas dans un état trop grave pour être sauvées. J'ai lu Mediapart et d'autres journaux, et je pense que certains, y compris ici, ont été influencés par les déclarations péremptoires des médias ; c'est donc à vous que je rends des comptes.

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