Intervention de Meyer Habib

Réunion du 23 mars 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Nous saluons tous le courage et le professionnalisme des forces. La perfection, en revanche, est hors d'atteinte : plus de cent personnes ont perdu la vie, et notre commission vise précisément à explorer des pistes d'amélioration.

Le moment-clé du 13 novembre me semble s'être produit à 21 heures 57, lorsqu'un fonctionnaire de la BAC a abattu l'un des terroristes à l'intérieur du Bataclan. C'est entre 21 heures 43, moment de leur entrée dans le Bataclan, et 21 heures 57 – soit quatorze minutes plus tard – que les terroristes ont abattu près de cent personnes et fait beaucoup de blessés. Après 21 heures 57, en revanche, plus un seul coup de feu n'a été tiré. Autrement dit, le tir du policier de la BAC a interrompu un massacre qui aurait pu être bien plus grave encore.

Le RAID est préparé à agir en cas de prise d'otages, lorsqu'une négociation est envisageable ; en l'occurrence, ces terroristes ne font que tuer et tuer encore. La seule solution, comme me l'ont confirmé des Israéliens, qui en savent quelque chose, semble donc d'aller au contact le plus vite possible. Le 13 novembre, le coup de feu du policier – qui, s'il ne l'avait pas tiré, aurait été tué sur-le-champ – a tout changé.

Autre question : à combien d'événements simultanés sommes-nous capables de faire face ? Je crois, hélas, que nous ne sommes qu'au début d'une série d'attaques qui, à l'avenir, pourraient se produire simultanément par dix, quinze ou davantage. Songez qu'environ 15 000 messages libellés « Je suis Kouachi » ou « Je suis Coulibaly » ont été diffusés sur Twitter après les attentats de janvier. À supposer que quelques centaines de terroristes se coordonnent, à combien d'attentats pourrions-nous faire face ?

Certains policiers nous ont dit savoir que les assaillants se trouvaient à l'étage du Bataclan ; d'autres nous ont dit le contraire. Il va de soi que les pompiers ne doivent pas s'exposer aux tirs, mais n'aurait-il pas été possible d'agir plus vite – l'assaut s'est produit deux heures après le tir du policier de la BAC – pour éviter que des personnes blessées ne meurent ? Saviez-vous où les terroristes se trouvaient, et leur localisation aurait-elle permis de faire entrer les secours plus rapidement pour sauver certains des très nombreux blessés ?

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