Intervention de Sébastien Pietrasanta

Réunion du 9 mai 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Pietrasanta, rapporteur :

J'entends bien ce que vous dites, mais tant les attentats du mois de janvier que de ceux du mois de novembre ont montré l'importance du tir : au mois de janvier, il n'a pas été simple pour la police de neutraliser les frères Kouachi à la sortie de Charlie Hebdo, et, au mois de novembre, c'est grâce au tir de précision d'un commissaire de la brigade anti-criminalité (BAC) que nous avons pu neutraliser un terroriste. Avec le changement de doctrine d'emploi, qui fait des primo-arrivants les primo-intervenants, les gendarmes, où qu'ils soient sur le territoire, peuvent être amenés à en faire autant. Si un gendarme ne sait pas bien tirer, cela peut avoir des conséquences dramatiques, d'où l'importance de la formation au tir, et d'où cette question sous-jacente : considérez-vous votre entraînement au tir comme suffisant ? Faut-il le renforcer ? J'entends bien qu'il y ait une distinction entre les PSIG-Sabre, dont le ministre de l'intérieur a rappelé l'importance de même que celle des BAC, et les brigades de gendarmerie. Mais, encore une fois, ces dernières, où qu'elles soient, sont potentiellement susceptibles d'intervenir. Les PSIG et les brigades seront-ils suffisamment formés pour faire face à la menace ? J'ai bien entendu vos propos, mon colonel, quant aux autres volets de cette formation, mais je vous interroge spécifiquement sur le tir.

Chef d'escadron Philippe-Alexandre Assou. À Dammartin-en-Goële, c'est tout de même un brigadier qui a blessé les frères Kouachi et permis de les fixer dans l'imprimerie, mettant un terme à leur cavale. Ensuite, je tiens à souligner que les unités s'efforcent d'organiser des séances de tir, malgré les contraintes. Les unités territoriales exercent énormément de missions, et sont d'ailleurs les unités les plus polyvalentes, de sorte que leur commandement est assez difficile. Il est donc très compliqué de parvenir à regrouper l'ensemble des militaires, ce qui n'est pas le cas d'un PSIG-Sabre, que l'on peut neutraliser et qui est toujours prêt à intervenir. Les unités territoriales sont en permanence sollicitées, que ce soit pour des plaintes ou pour autre chose. C'est déjà bien lorsqu'on arrive à faire tirer cinquante à soixante cartouches par militaire car, encore une fois, cela se passe dans le cadre de scénarios et non dans celui d'un strict entraînement au tir. Nous essayons d'éprouver le militaire et de le mettre en état de stress.

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