Intervention de Georges Fenech

Réunion du 9 mai 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorges Fenech, président :

Dès lors, pourquoi ne pas avoir adopté cette doctrine plus tôt, compte tenu du contexte apparu en France voici une bonne dizaine d'années ?

Colonel Bruno Arviset. On a toujours considéré, depuis vingt ou trente ans, que, dans une prise d'otages, le temps jouait en faveur des forces de l'ordre. À ce titre, il était parfaitement logique de partir du principe qu'en cas de début de prise d'otages ou de tir, mieux valait que les unités non spécialisées bouclent la zone concernée pour éviter que la situation empire, en attendant l'arrivée d'unités spécialisées. Je pense que cette doctrine n'a pas lieu d'être remise en cause pour un certain nombre de faits, mais que, face à des tueries planifiées par des gens qui veulent faire un massacre et non prendre des otages, puis mourir en martyrs dans un ultime affrontement avec les forces de l'ordre, nous sommes obligés d'adapter notre mode opératoire et de revoir la doctrine. Je parle sous le contrôle d'un chef d'escadron, qui ajoutera ce qu'il souhaite.

Chef d'escadron Y. Il y a quatre ans déjà, le général Thierry Orosco, qui commandait le GIGN à l'époque, avait précisé le concept de tuerie planifiée dans un contexte de terrorisme low cost et, dès cette époque, nous avions commencé à travailler à l'échelle du GIGN, petite unité en termes d'effectifs, sur la guerre du temps et l'intervention la plus rapide sur site. Est alors apparu le concept de plan d'assaut immédiat, qui nous permet d'intervenir très rapidement sur tout point de la grande couronne parisienne. Désormais, ce concept est décliné à tous les échelons de la gendarmerie jusqu'au niveau de la brigade ou du PSIG-Sabre, pour les unités plus spécialisées.

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