Intervention de Major Emmanuel Franchet

Réunion du 9 mai 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Major Emmanuel Franchet :

Nous avons effectivement des groupes de pelotons d'intervention (GPI) outre-mer et une antenne du GIGN à Mayotte, dont la création a été décidée cette année.

Colonel Bruno Arviset. Nous avons des GPI dans chaque territoire d'outre-mer. Nous avions donc déjà des spécialistes sur ces territoires. En métropole, nous étions en revanche plus éloignés en certains lieux de nos anciens pelotons d'intervention, d'où l'idée des PSIG-Sabre. Je pense que la répartition de ces derniers s'est faite selon une approche pragmatique, mais je parle sous votre contrôle : on a créé 150 PSIG Sabre, à raison d'au moins un par département, étant entendu qu'ils ne sont pas nécessairement implantés dans le chef-lieu de département, mais plutôt là où peut résider la principale menace. Le major est modeste, lui qui commande le PSIG-Sabre d'Avranches… Cette ville ne dit peut-être pas grand-chose à tout le monde, et l'on pourrait se demander pourquoi Avranches plutôt que Saint-Lô. C'est parce que le PSIG-Sabre d'Avranches est précisément chargé d'intervenir le cas échéant au Mont Saint-Michel, deuxième site touristique de France.

Chef d'escadron Y. Aux Antilles, comme dans tous les départements et collectivités d'outre-mer, les GPI sont bâtis selon la même structure et remplissent les mêmes missions que les antennes du GIGN en métropole.

Chef d'escadron Philippe-Alexandre Assou. Pour en revenir à votre question initiale, l'existence d'un tronc commun facilite la réversibilité de doctrine dans l'esprit de chaque militaire, mais je tiens quand même à préciser trois points. Tout d'abord, lors d'une conférence à laquelle j'ai assisté en 2009, l'ancien commandant du GIGN parlait déjà du phénomène « Amok », qui était donc connu à cette époque de tous les chefs présents. Ensuite, pour ceux qui ont participé à des opérations extérieures, comme moi qui suis allé en Afghanistan en 2011, ce phénomène de tueries de masse ou d'attaques dites « complexes » était hebdomadaire. De nombreux militaires ont donc déjà pris conscience de l'existence de ces phénomènes, mais doivent encore se rendre compte qu'ils ont lieu sur le territoire français. Enfin, je tiens à préciser, s'agissant des gendarmes d'unités territoriales, qu'une information relative à cette menace de tuerie planifiée est diffusée sur notre intranet et dispensée à chaque instruction collective.

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